ANFORM MARTINIQUE N91

8 anform ! • juillet - août 2020 ••• avec l’IRM pour estimer, d’une part la diffusion qui permet de localiser la lésion ischémique et son étendue, et, d’autre part la perfusion, pour quantifier l’irrigation des tissus, nous investiguons la possibilité d’une séquence unique avec une meil- leure caractérisation de la lésion, ce qui constituerait un gain de temps précieux dans cette pathologie de l’urgence où chaque minute compte avec pas loin de 2 millions de neu- rones endommagés par minute. LH : Ils portent sur le moustique Aedes aegypti en Guadeloupe et en Guyane française. C’est une espèce nuisible pour la population et également un important vecteur d'arbovirus tels que la dengue, le chikungunya et le zika qui constituent un problème de santé majeur dans les territoires fran- çais d'Outre-mer. Le but de mon sujet de thèse est d’étudier l’influence des bactéries présentes dans l’eau des gîtes larvaires (barils, pneus…) sur la capacité des moustiques à trans- mettre les virus. Ce sujet est parti du constat que les bactéries qui peuplent le tube digestif des moustiques pro- viennent de l’eau des gîtes et jouent un rôle dans la capacité vectorielle de cette espèce. Si nous parvenons à démontrer que certains moustiques sont plus dangereux que d’autres, selon la composition bactérienne du gîte larvaire, ces résultats consti- tueront d’excellents éléments qui pourraient permettre d’établir les gîtes prioritaires à éliminer en cas d’épidé- mie. Aussi, cela permettra d’identifier les bactéries qui réduisent la trans- mission des virus par le moustique ••• et qui peuvent être utilisées pour la lutte antivectorielle pour pallier le pro- blème de résistance des moustiques aux insecticides. Être une femme scientifique, c'est difficile ? AP : Pendant mes différents stages, je me suis en effet rendu compte qu’elles étaient bien moins nom- breuses que les hommes. J’ai été encadrée par une femme ingénieure- chercheure uniquement au cours de mon stage de fin d’études. Elle a été un modèle très inspirant pour moi et montré qu’il était possible de conci- lier vie professionnelle et personnelle épanouies. LH : La différence est que nous sommes encore trop peu nom- breuses en science. Seulement 29 % des chercheurs sont des femmes et seulement 3 % des prix Nobel scientifiques leur ont été attribués. Il y a plusieurs obstacles que nous pouvons rencontrer pour accéder à des postes élevés comme, par exemple, le poids des traditions avec cette idée que ce sont les femmes qui doivent s’occuper de leur famille et de la vie quotidienne. Certaines renoncent à avoir plus d’ambition, ou à partir à l’étranger car il n’y a pas d’aide “souple” pour les gardes d’enfants, par exemple. Nous avons besoin de femmes scientifiques pour faire avancer la recherche sur les problématiques qui concernent les femmes, car beaucoup de sujets de recherche ont déjà été menés exclusivement sur des hommes. Je pense également que les femmes de Lyza Hery, doctorante (écologie et environnement) travaille sur les maladies transmises par les moustiques. © DR

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