ANFORM MARTINIQUE N91
juillet - août 2020 • anform ! 43 6 Les coronavirus sont une grande famille Il existe de nombreux coronavirus. La plupart infectent des animaux, d’autres l’homme. Ils ne causaient jusqu’alors que quelques syndromes grippaux bénins. Mais en 2002, le Sars-CoV (Syndrome respiratoire aigu sévère- Coronavirus) apparaît en Chine et déclenche, chez les malades, une détresse respiratoire aiguë. Arrive ensuite en 2012 le Mers-CoV (Syndrome respiratoire du Moyen- Orient-Coronavirus) entraînant une grave épidémie en Arabie saoudite. Enfin, le 7 janvier 2020, un nouveau coronavirus (Sars-CoV-2) est identifié par l’OMS comme étant la cause d’une nouvelle maladie alors baptisée Covid-19. 3 Ils ne peuvent pas infecter n’importe quelle cellule Pour entrer dans une cellule, le virus doit avoir la bonne clé. À sa surface, il possède des capteurs (protéines de surface) capables de reconnaître les récepteurs associés à la surface des cellules. Ainsi, le virus du Sida n’infecte que les cellules lymphocytaires, celui de l’hépatite C que les cellules du foie… 7 Ils sont microscopiques Rangez votre microscope optique, les virus ne sont visibles qu’au microscope électronique (capable d’agran- dir des millions de fois) ! En moyenne, la taille d'un virus n'est qu'1 millième de celle d’une bactérie. Ils mesurent de 20 à 400 nanomètres (nm), mais la plupart se situent sous la barre des 250 nm. Par exemple, le HIV mesure 130 nm, le virus influenza 130 nm, celui de l’hépatite B 45 nm. Le diamètre du coronavirus est lui compris entre 60 et 140 nm. 5 Ils peuvent aider à soigner On les appelle les “mangeurs de bactéries”, ou, plus scien- tifiquement, les bactériophages. Ce sont des virus. Mais au lieu de s'attaquer aux cellules humaines, ils s'attaquent à des bactéries. Et si ces bactéries sont pathogènes pour l'homme, c'est tant mieux ! Leur utilisation pour guérir une maladie humaine a été baptisée phagothérapie. C’est une pratique ancienne qui a été abandonnée au profit des anti- biotiques et qui est aujourd’hui reconsidérée. On estime la population de virus bactériophages à plusieurs centaines de millions d'espèces. Ils pourraient être utilisés pour détruire des bactéries devenues résistantes aux antibio- tiques ou encore, pour éliminer des cellules cancéreuses. 4 La plupart des virus sont inoffensifs Presque tous les virus sont inof- fensifs pour les humains. Seules 200 espèces sont pathogènes (capables de nous rendre malades). La majorité des maladies virales restent bénignes. Quelques-unes seulement sont graves car elles infectent des tissus aux fonctions cruciales pour l'organisme (encé- phalites, Sida, hépatites). Enfin, certains virus jouent un rôle dans le développement de cancers (papillomavi- rus). Ces dernières années, on assiste cependant à une flambée de maladies infectieuses virales, de l'épidémie actuelle de coronavirus à celle du Sars et d’Ébola en Afrique de l’Ouest. 8 Les virus ont toujours existé Les virus sont aussi anciens que la vie sur Terre. Mais leur découverte remonte aux travaux du scientifique alle- mand Adolf Mayer en 1883 sur la mosaïque du tabac, une maladie qui provoque des marbrures et une décolo- ration des feuilles chez cette plante. Il s’est rendu compte que cette maladie se propageait d'une plante à l'autre. Mais il n'a pas pu trouver de bactérie responsable. C’est plus tard, que le microbiologiste néerlandais Martinus Beijerinck comprend que l’agent infectieux est bien plus petit qu'une bactérie et l’appelle “virus”. Mais le virus de la mosaïque du tabac n'est identifié et cristallisé qu'en 1935 par Wendell Stanley, lui valant un prix Nobel.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw