ANFORM MARTINIQUE N91
18 anform ! • juillet - août 2020 toire chinois CanSino. Il est composé d'un virus inoffensif qui porte un gène du Sars-CoV-2. Le second est le “mRNA-1273” du laboratoire améri- cain Moderna, qui a choisi d'injecter des nanoparticules renfermant de l'ARN du Sars-CoV-2. Pour l'instant, rien ne dit cependant que ces stra- tégies protègent de la maladie. Le laboratoire français Sanofi travaille de son côté sur plusieurs candidats. L'un d'entre eux comprendra une protéine du coronavirus combinée à un adjuvant qui renforce la réponse immunitaire. Ce dernier est fourni par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline. Les deux labo- ratoires espèrent commencer leurs essais cliniques en juillet/août. Faudra-t-il se faire vacciner chaque année ? On ne pourra vraiment répondre à cette question qu'après avoir mesuré, année après année, comment évolue, d'une part le virus, et, d'autre part la protection offerte par le vaccin. Le Sars-CoV-2 semble peu muter. Il ne serait donc pas nécessaire de fabriquer un vaccin différent chaque année, comme cela se fait pour la grippe. Mais il est probable que l'infection par le Sars-CoV-2, et a for- tiori un vaccin, ne provoque pas une immunisation sur le long terme. Les coronavirus connus, que ce soient les coronavirus responsables de nos rhumes saisonniers ou le Sars-CoV responsable de l'épidémie de 2003, ou encore le Mers-CoV qui sévit dans la péninsule arabe, ne laissent pas de souvenirs très durables dans les organismes des personnes qu'ils ont infectées. Quelques années tout au plus. Des rappels réguliers pour- raient donc être nécessaires si la maladie continue à circuler. Combien coûte la recherche ? La mise au point d'un vaccin coûte environ 1 milliard d'euros. C'est donc très cher et risqué. On estime que pour chaque médica- ment qui parvient sur le marché, 10 000 composés échouent. Les recherches sont donc menées grâce ••• © ISTOCKPHOTO à des partenariats qui rassemblent de grosses entreprises pharmaceu- tiques, des laboratoires publics, et sont soutenues par des fonds publics et des ONG comme la Coa- lition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI). Qui sera servi en premier ? Question délicate ! La production de doses vaccinales ira crescendo avant de pouvoir fournir les millions ou les milliards d'unités nécessaires dans le monde. Dans les premiers mois, il n'y aura donc pas de vaccins pour tous. Faudra-t-il les réserver aux pays les plus touchés, ou bien les pays qui financent auront-ils la primeur ? Les négocia- tions s'annoncent rudes. Et dans un même pays, qui aura la priorité ? Les plus vulnérables (comme les per- sonnes âgées) où ceux chez qui le vaccin sera le plus efficace (les plus jeunes) ? Le personnel de santé ? Les populations à risques, comme les Afro-Américains ? Les gouverne- ments devront encore arbitrer des choix difficiles... Le vaccin BCG protège-t-il du coronavirus ? Le vaccin anti-tuberculose a attiré l'attention quand plusieurs études, notamment en France, ont montré que les pays présentant une bonne couverture vaccinale BCG présen- taient des cas moins graves de Covid-19. Il se peut que le vaccin BCG permette d'atténuer les signes de la maladie. Mais ce n'est qu'une hypothèse... que l'Institut Pasteur de Lille est en train de vérifier.
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