ANFORM MARTINIQUE N91
juillet - août 2020 • anform ! 17 mercialisation des médicaments (notamment l'Agence européenne des médicaments en Europe, la Food and Drug Administration aux États-Unis) trancheront sur leur mise sur le marché. Or, chacune de ces phases dure souvent entre 1 à 5 ans. L'urgence de l'épidémie de Covid-19 a certes accéléré le processus. Les premiers candidats-vaccin ont com- mencé à être testés chez l'homme en mars, sans avoir été testés sur l'animal. Mais cette accélération a ses limites. Il faudra s'assurer de la sécurité de ces produits et mettre en place des usines de production à grande échelle. Même en supposant qu'un des candidats-vaccins actuels passe toutes les étapes avec succès, nous ne disposerons pas de vaccin avant les grandes vacances 2021. Le plus probable cependant, c'est que les premiers candidats-vaccins testés devront être modifiés pour améliorer leur tolérance, l'impor- tance et la durabilité de la protection qu'ils procureront. Ce qui prendrait 4 ou 5 ans. Est-il possible qu’aucun vaccin ne soit trouvé ? Oui, et pour plusieurs raisons. D'abord parce que certains virus ne provoquent pas une immunité forte. Il est aussi possible que le vaccin soit mis au point mais qu'on soit incapables de tester son efficacité parce que l'épidémie se sera éteinte avant. C'est, par exemple, ce qui a freiné le développement d'un vaccin contre le virus Ébola. Quels sont actuellement les meilleurs candidats ? Difficile de dire lesquels sont les “meilleurs”. Cela nécessiterait une boule de cristal ! Mais on peut nommer les plus avancés. Fin mai, plus de 120 candidats-vaccins étaient étudiés dans le monde entier. Parmi eux, une dizaine ont com- mencé à être testés chez l'homme. Les deux plus avancés sont entrés en phase 1 en mars et ont désor- mais débuté la phase 2. Le premier est le “Ad5” développé par le labora- encore à synthétiser les gènes cor- respondant à ce fragment. Une fois le candidat-vaccin fabriqué, il doit être testé sur un modèle animal. Ce sont les études pré-cliniques. Problème, la souris n'étant pas naturellement sensible au Sars- CoV-2, il faut en créer des variétés génétiquement modifiées. Ensuite, les études cliniques se déroulent en trois phases. • La première phase consiste à tester le vaccin sur des dizaines de volontaires pour évaluer d'éventuelles réactions indési- rables selon la dose. • Lors de la deuxième phase, plu- sieurs centaines de personnes reçoivent l'injection, si possible dans une zone où sévit l'épidé- mie. On évalue alors la capacité du vaccin à stimuler le système immunitaire et à protéger contre l'infection. • La phase trois, des milliers de volontaires seront recrutés. Selon les résultats de ces études, les instances d'autorisation de com- ••• © ISTOCKPHOTO
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