ANFORM MARTINIQUE N89

mars - avril 2020 • anform ! 19 ••• © ISTOCKPHOTO sives et peuvent déclencher des maladies graves, comme le cancer du col de l’utérus, de la vulve ou du vagin chez la femme. “99 % des cancers ducol de l’utérus sont causés par la présence de HPV dans le corps. Avec 1 000 décès par an en France, ce cancer n’est pas à prendreà la légère” , explique le Dr Émile Melki, gynécologue à la clinique Saint-Paul en Martinique . “Ce que l’on sait moins, précise le Dr Melki, c’est que les hommes sont aussi concernés par certains cancers liés au HPV (cancer du pénis, de la zone ano-génitale ou de la sphère ORL). 25 % des cancers provoqués par le HPV surviennent chez les hommes.” Au-delà de ces risques graves, le HPV est aussi responsable de maladies comme les condylomes, verrues génitales bénignes mais très douloureuses, apparaissant chez les femmes comme chez les hommes. Si 80 % des personnes infectées par le HPV ne présente- ront aucune maladie, 20% devront faire face à une maladie plus ou moins grave. Quand on sait qu’il n’y a aucun traitement médicamenteux contre le HPV, la solution résiderait donc dans la vaccination, couplée au dépistage systématique du col de l’utérus pour les femmes. DIFFICILES À DÉTECTER La vaccination était jusqu’à aujourd’hui recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans et pour les hommes âgés de moins de 26 ans et ayant des relations homosexuelles. Selon la HAS, cette approche sélective de la vaccination posait des ques- tions éthiques. Elle interrogeait sur l’égalité d’accès à la vaccination, les hommes hétérosexuels pouvant aussi être infectés par le HPV. Elle pouvait aussi être accusée d’être stigmatisante, puisque détermi- née par l’orientation sexuelle des garçons. Enfin, elle ne responsabi- lisait pas les garçons hétérosexuels sur les risques inhérents aux rela- tions sexuelles. “La transmission du HPV se faisant dans les deux sens, il est plus logique de vacci- ner l’ensemblede la population !”, renchérit le Dr Melki. D’autant que les cancers survenant chez les hommes sont plus difficiles à détec- ter. S’il existe un test de dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes, il n’en existe pas pour les cancers survenant chez les hommes. EXEMPLE AUSTRALIEN La vaccination est dorénavant recommandée pour tous les garçons âgés de 11 à 14 ans. “Cette généralisation doit per- mettredemieux protéger les filles, en diminuant le risque de conta- mination, mais aussi de mieux prévenir l’infection des garçons”, explique Frédérique Dorléans, épidémiologiste à Santé publique France. Avec des résultats positifs en perspective. Preuve en est le cas “La transmission du HPV se faisant dans les deux sens, il est plus logique de vacciner l’ensemble de la population !”

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