ANFORM MARTINIQUE N89
mars - avril 2020 • anform ! 115 5. Redevenir acteur de sa vie Vous ne pouvez pas contrôler les autres ni leurs actions. Vous ne changerez pas leurs com- portements. Vous pouvez cependant choisir les choses sur lesquelles vous souhaitez vous concentrer. Pardonner, c’est se détacher du lien de colère et de haine qui vous relie à l’autre. Vous pouvez vous libérer de cette emprise en laissant entrer la paix dans votre vie. Concentrez- vous sur le présent, sur la pleine conscience de votre vie. “Porter son attention sur le présent, c’est reconnaître l’essentiel. Tel est le secret d’une vie heureuse” , conclut Eckhart Tolle, célèbre écrivain et conférencier. Pardonner en 5 étapes 1. Dire stop Trop, c’est trop ! La première étape consiste donc à décider de ne plus souf- frir, à sortir de la violence subie. On peut prendre du recul, mettre de la distance entre soi et le responsable de sa douleur. Il est important de savoir dire “stop” ou “non” à la douleur psychique ou physique reçue. Dans les cas graves, lorsque notre intégrité physique ou psychique est en jeu, la plainte déposée en justice peut être le seul moyen de franchir cette pre- mière étape et de mettre le coupable face à ses responsabilités. 2. Reconnaître la blessure Le passé ne s’efface pas. Il est donc inutile de chercher à oublier. Le mécanisme de défense du déni enfouit la souffrance quelque part dans l’inconscient et sa force destructrice continue d’alimenter la relation de haine. Au contraire, il faut reconnaître la faute et le coupable. Le fait de verbaliser sa blessure, c’est l’accepter. Redonner à l’autre sa part de responsabili- té et retourner la culpabilité à l’agresseur. 3. Exprimer sa colère Pour pardonner, il faut commencer par en vouloir à son “bourreau”. Il faut donc accepter sa souffrance et laisser sortir ses émotions. La colère fait partie intégrante du processus du pardon. Donnez de la place à votre colère, exprimez-la, criez-la ! La parole est salvatrice, c’est une cathar- sis, elle consiste à dire à l’autre sa peine, à retourner l’énergie sur l’agresseur et non contre soi-même ! Parfois, la confronta- tion avec l’autre n’est pas possible, alors il faut se confier à quelqu’un de confiance ou à un psychologue afin de se détacher de la culpabilité et verbaliser ses affects. 4. Comprendre l’autre Les ressentiments finissent par polluer l’esprit ! Pardonner, c’est aussi essayer de comprendre l’autre, se mettre à la place de, trouver des circonstances atténuantes. Le fait d’appréhender la situation d’un autre angle de vue permet de se détacher de sa position de victime. Se mettre à la place de l’agresseur donne du sens aux actes de celui qui nous a fait mal. Com- prendre l’autre ne veut pas forcément dire l’excuser mais on peut reconnaître ses faiblesses et comprendre que l’erreur est humaine !
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