ANFORM MARTINIQUE N89

10 anform ! • mars - avril 2020 Tessa, entre deuxmanipulations. Entre chimiste et créatrice de parfum, Tessa préfère se définir comme une artiste, sans prétention aucune. Il s’agit pour elle de com- poser avec les mots pour ensuite créer les formules et obtenir le parfum souhaité. C’est “la belle expérience” que s’est offert Laurent Coyo. “Je n’y connaissais rien, mais jevoulais quelquechose d’unique. Je voulais retrouver l’odeur de l’encens du carnaval. Elle a su me guider et définir mes goûts pour meproposer finalement trois échantillons.” Puisque le parfum est lié à la personne, à son identité, la parfumeuse questionne avec douceur et attention, l’ali- mentation, les loisirs de son client. Elle observe aussi le style vestimen- taire pour aborder, en dernier, la ••• question des senteurs. “J’associe des mots à la matière première : soyeux, rugueux, sec, mou, pâle, vif… ou encore rugueux et franc. Des termes souvent utilisés pour exprimer la masculinité. Àl’inverse, jepenseà desmots légers et fleuris pour les jeunes femmes.” Être par- fumeur, c’est être attentif à ce qui nous entoure, écouter l’autre afin de verbaliser ce que la personne ressent pour le transformer. C’est en tous cas, la vision de cette jeune créatrice en parfumerie. © BÉNÉDICTE JOURDIER Tessa Whittaker a d’abord obtenu un bac scientifique (option physique-chimie bien sûr !), suivi d’une première licence à l’IUT d’Orsay. Trop axée mathématiques, elle a finalement opté pour une nouvelle licence des sciences chimiques et biologiques à Créteil. “Mon professeur de chimie était un savant fou, détesté par tous les élèves pour ses cours et devoirs extrêmement diffi- ciles. Mais moi, je l’adorais. Il inscrivait au tableau des formules chimiques tellement grandes qu’il les écrivait, faute de place, sur le mur.” Forte de ses deux licences, la jeune femme voyage aux États-Unis, entre Los Angeles, Miami et New-York. Une période pendant laquelle elle se forme à l’anglais et se prépare en autodidacte au métier de parfumeur. Elle entame ensuite une licence professionnelle à l’Isipca, qu’elle arrête en cours d’année. “J’ai alors travaillé dans une grande chaîne de vente de parfums sur les Champs-Élysées. J’ai beaucoup appris sur le vocabulaire et le marketing.” Un riche parcours qui lui assure l’entrée au Grasse Institute of perfumery . Des formules au diplôme rencontre © IDLINE STUDIO

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