ANFORM MARTINIQUE N88
54 anform ! • janvier - février 2020 urgences. L’idée est de mettre en avant le plateau technique français au profit de nos voisins caribéens qui ne disposent pas toujours des infrastructures ou des technologies nécessaires àune prise en charge donnée. Faire en sorte que tous les patients caribéens qui jusqu’alors se tournaient vers des destinations comme les États-Unis ou Porto Rico, aient l’équivalent à moindre coût au sein des infrastructures fran- çaises dont le niveau est reconnu mondialement. Le nouveau CHU de la Guadeloupe s’intègre d’ailleurs dans ce projet, de même que de nombreux acteurs locaux, struc- tures, institutions ou partenaires de l’ensemble des territoires français des Amériques. VALORISER ET RENTABILISER “Il s’agit aussi d’utiliser le potentiel des outils existants et d’élargir le volume de patients accueillis afin de mieux amortir nos structures et de disposer de seuils d’activi- tés qui valident les compétences de nos meilleurs spécialistes.” Le Tep Scan, à proximité immédiate de l’aéroport Pôle Caraïbe en Guadeloupe, accessible en ambu- latoire, n’est actuellement utilisé qu’à 50 % de sa capacité. Ce qui laisse d’intéressantes perspectives de développement. Son position- nement stratégique lui permet d’accueillir les patients caribéens. Il est toutefois nécessaire d’abor- der en amont les questions de tarification, de prise en charge des patients, d’accueil, d’accom- pagnement linguistique… “L’idée est de partir du dispositif tel qu’il existe, explique Gilles Raguël, en identifiant les améliorations néces- saires. Car, même si le parcours de soin n’est pas encore clairement organisé, des patients sont déjà accueillis régulièrement. Une partie du travail consistera donc à avoir de vrais échanges en amont avec les médecins, les ministères des pays d’origine des patients pour faciliter leur prise en charge dans les hôpitaux de Guadeloupe et de Martinique, et obtenir la garan- tie qu’il y aura un règlement des frais engagés. Il n’est bien sûr pas question de fragiliser l’équilibre financier des établissements de santé, tout en traitant aussi bien le patient caribéen que le patient français ”. Cares envisage une tari- fication unifiée et un processus de facturation, mais aussi la création d’un numéro unique d’identifica- tion sur le modèle de la carte Vitale. “Le patient présentera à son arrivée dans l’établissement de santé aux Antilles françaises une carte avec un numéro d’identification unique des patients de l’OECO, garan- tissant sa prise en charge, mais aussi la fiabilité des informations personnelles et une traçabilité médicale. La CGSS de Guadeloupe y travaille.” La coopération est le mot clé. Elle concerne autant l’accueil de patients que l’ouver- ture ou le renforcement d’espaces communs d’échanges en matière de recherche, d’expertise et de réseaux, pour les médecins, pro- fesseurs, chercheurs, spécialistes. Beaucoup d’échanges se font déjà de manière informelle. Ce cadre va permettre de formaliser les échanges,de créer de vrais réseaux, une permanence de la recherche. NOUVEAU STATUT En février 2019, un congrès d’oncologie a mis en relation des intervenants de toute la Caraïbe, avec la volonté de créer un registre commun concernant le cancer. L’idée est bien sûr d’identifier des problématiques communes.Au pro- gramme également, la formation à distance dans le cadre d’échanges entre équipes de chercheurs et médecins,mais aussi le diagnostic à distance, une plateforme e.santé… Jusqu’à maintenant, en tant que départements français,Guadeloupe et Martinique bénéficiaient d’un simple statut de membre consultatif au sein de l’OECO. Ce projet Cares renforce de fait l’intégration de ces territoires, leur permettant de peser © ISCTOK •••
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