ANFORM MARTINIQUE N87
novembre - décembre 2019 • anform ! 17 se portent très bien. La reine pond bien. C’est positif. Ce qui modère mon optimisme, c’est que tout le monde n’est pas en conversion biologique…” Heureusement, nos abeilles sont relativement préser- vées des parasites. Jean-Pierre Jorite, président de l’ Association de développement de l’apiculture en Martinique (Adama), se souvient pourtant d’avoir vu arriver dans ses ruches, il y a 25 ans environ, le varroa, un acarien nuisible, jusqu’alors absent de nos îles. “Depuis, on vit avec. Maîtrisé, il ne gêne pas vraiment l’abeille. En cas de trop grandes hygrométrie et pluviométrie, ou quand le nombre d’abeilles diminue dans la ruche, le varroa peut prendre le dessus et devenir un vrai problème. On peut choisir de ne rien faire, ou d’agir en préventif, en traitant la ruche après la récolte du miel, soit avec des produits phytosanitaires ou pharma- ceutiques, soit avec des méthodes naturelles. J’utilise pour ma part les huiles essentielles de thym, de bois d’Inde et d’eucalyptus.” Idem en Guyane. “Quand le varroa est apparu en 2001, le plus gros producteur de miel est alors passé de 8 t à 100 kg ! Aujourd’hui, on traite en préventif” , ajoute l’Apiguy. L’association poursuit par ailleurs une étude épidémiologique et a envoyé des prélèvements d’abeilles au Groupement de défense sani- taire apicole (GDSA)de La Réunion. “Ils vont faire des tests pour voir s’il y a des maladies. Des bactéries comme les loques américaines et européennes, des virus comme celui du Cachemire, le couvain sacciforme, le virus des ailes déformées, et des microsporidies comme Nosema apis …”, détaille Jean-Philippe Champenois. Un autre parasite est aussi sous haute surveillance dans nos nicien au sein de l’ Association des apiculteurs de Guyane (Apiguy). Elle réunit une soixantaine d’apiculteurs, professionnels et amateurs, pour un cheptel de 700 à 800 ruches et une production estimée à 17 t en 2018. PESTICIDES, HERBICIDES… À la différence de la Guyane, les abeilles des Antilles sont confron- tées aux méthodes de production de l’agriculture conventionnelle qui recourt aux pesticides, herbicides et insecticides. Mais les choses tendent à évoluer, comme le sou- ligne Benoît Foucan-Pérafide : “Depuis 2 ou 3 ans, nous avons de vraies relations de travail avec les agriculteurs, notamment les producteurs bananiers du grou- pement LPG. Certains agriculteurs vont aujourd’hui vers une produc- tion biologique. Nous étudions le potentiel mellifère des plantes de couverture utilisées pour limiter l’enherbement et éviter les her- bicides. Les apiculteurs se sont aperçu que ça jouait vraiment sur la santé des abeilles. Nous avons placé une dizaine de ruches dans les exploitations de bananeraies en conversion biologique. Les abeilles ••• © ISTOCKPHOTO
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