ANFORM MARTINIQUE N87

novembre - décembre 2019 • anform ! 151 d’ unrest n’aboutit pas forcément à une éruption. Le problème, c’est que les liens de causalité entre les processus souterrains emmenant à une éruption et les signaux d’ unrest ne sont pas tou- jours directs, ce qui génère une incertitude importante. ÉRUPTION En outre, l’incertitude porte sur la nature de la prochaine érup- tion. Magmatique (avec une remontée de magma depuis les profondeurs, comme à Mont- serrat. C'est la plus redoutée) ou phréatique (projections de vapeur d’eau, de gaz, de cendres, extrêmement faible. Mais on parle bien de “probabilité”, ce qui par définition implique le manque de certitude.” En fait, le niveau de vigilance actuel (jaune) est le même depuis plus de 25 ans. Et depuis 1992, l'activité du volcan a peu à peu augmenté pour atteindre son niveau le plus élevé en 2018. Les scientifiques ont d’ailleurs un mot pour définir cette variation du niveau d'activité d'un volcan par rapport à son activité de base, l' unrest . Un phénomène qui peut conduire à une érup- tion… ou pas. Car si toutes les éruptions sont précédées d’épi- sodes d’ unrest , un phénomène © ISTOCKPHOTO comme en 1956 et en 1976). En effet, l'activité hydrothermale de la Soufrière rend ce volcan très complexe à étudier. Le système hydrothermal, c'est l'eau circu- lant dans le sous-sol et chauffée par la chaleur du volcan. “Celui- ci fonctionne comme une sorte d'écran, explique Roberto Moretti, en émettant des signaux (phy- siques et chimiques) qui viennent masquer le signal de ce qui se passe beaucoup plus en profon- deur, au niveau de la chambre magmatique. Le défi est donc d'interpréter ces signaux, afin de comprendre la dynamique du volcan et l’origine de l'unrest : ••• © OVSG © OBSERVATOIRE VOLCANOLOGIQUE ET SISMOLOGIQUE DE LA GUADELOUPE Mesures de déformation du volcan.

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