ANFORM MARTINIQUE N83

mars - avril 2019 • anform ! 113 Plus qu’une tendance, une prise de conscience, un retour au bon sens. Manger bien, bio, lentement, c’est la suite logique d’un retour au bien-être, aux bonnes pratiques pour une meilleure santé. PAR BÉNÉDICTE JOURDIER N adia Boukir est pro- fesseure de yoga à Saint-Martin. Pas le “yoga d’Instagram” , plaisante la jeune femme. Elle enseigne “le yoga dans sa globa- lité, le rapport au corps, à soi, aux autres, à la nourriture” . Manger en pleine conscience selon elle, c’est déjà savoir ce qu’il y a dans l’assiette. “Aujourd’hui, dans les grandes surfaces, lorsque l’on achète un steak, même s’il y a des labels, et la loi de la traçabilité, on reste très éloigné du processus de création, de production. Et pour- tant cette étape a un impact. L’état d’esprit de l’éleveur, du tueur à l’abattoir, du boucher, a des consé- quences. Il s’agit de remettre du sens dans ce que nous produisons, dans ce que nous achetons, pour nous nourrir physiquement et spi- rituellement.” L’expression : “C’est fait avec amour” , prend ici tout son sens. ÊTRE ATTENTIF Avez-vous déjà ressenti ce plaisir de manger le fruit d’un arbre fami- lial ? Ce fruit àpain mijoté que vous prenez le temps de regarder. Vous savez d’où il vient, par qui il a été cuisiné. Les odeurs vous rappellent peut-être des souvenirs d’enfance. Vous appréciez sa couleur, les ••• changements de textures et de goûts dans votre bouche. “L’intes- tin est notre deuxième cerveau, un organe phénoménal et prépon- dérant” , souligne le Dr Stéphane Jequece, médecin nutritionniste. “Les odeurs, le goût, la vue, déve- loppent l’appétit. Si l’assiette est belle, l’odeur agréable, cela faci- lite la digestion. Elle commence dans la bouche” , insiste le nutri- tionniste. Parce que bien mâcher, c’est bien digérer. “Mais il ne suffit pas de manger lentement. Il faut être attentif à ce que l’on mange. Manger lentement le burger d’un fast food n’est pas la solution”, plai- sante-t-il. “Pour manger en pleine conscience, il faut écouter ses envies, repérer les signaux natu- rels, deviner ses besoins en fer, en vitamines, et lutter contre quelques réflexes de notre société comme la télé à table, le téléphone…” Nadia Boukir conseille aussi de ne pas manger après une émotion forte. Elle rappelle cette autre expres- sion : “Ça me reste sur l’estomac !” “La nourriture est censée apporter une énergie au corps. Il faut en être conscient. Ce n’est pas juste un plaisir. D’où l’importance de manger des éléments vivants. Éviter les légumes qui ont fait 6 000 km en boîte.” Nadia nous invite à être conscient des conséquences

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