ANFORM MARTINIQUE N82

janvier - février 2019 • anform ! 103 À graines, sans graines, petites, longues, carrées, rondes, droites, courbes, vertes, jaunes, roses… Riches et nourrissantes, les bananes n’ont pas fini de nous surprendre. PAR BARBARA KELLER Un peu d’histoire… Les recherches tendent à déterminer son origine en Papouasie Nouvelle-Guinée (Pacifique) d’où la banane aurait conquis l’Inde et la Chine, il y a 4 000 ans. Le mot “banane” vient du portugais, l’ayant lui-même emprunté à la langue bantoue de Guinée où “banana” signifie “doigt”. Selon certaines sources, le bananier existerait depuis 1 million d’années. Arrivé en 1516 à Saint-Domingue au départ des Îles Canaries, c’est à cette époque que la banane s’est répandue dans toute la Caraïbe et en Amérique latine pour devenir, au fil du temps, le premier produit exporté de l’archipel guadeloupéen. Aujourd’hui, les plus grands pays producteurs de bananes sont l’Inde, le Brésil, la Chine, les Philip- pines et l’Équateur. Au total, plus de 120 pays produisent ce fruit à raison de 110 millions de tonnes par an dont 220 000 tonnes produites en Martinique et 70 000 en Guadeloupe. C’est le troisième fruit le plus consommé en France avec 8,5 kg par an et par habitant. La banane dessert se situe à la deu- xième place dans la production mondiale des fruits. J aune, la banane ne l’est pas toujours ! Elle déploie des trésors d’originalité, si l’on veut bien s’y intéresser de plus près. Le bananier n’est pas un arbre mais une herbe géante dont le tronc ne contient pas de bois. Les plus grandes variétés peuvent atteindre 15 m de hauteur. Un régime peut compter jusqu’à 200 bananes ! C’est une espèce fruitière qui fleurit toute l’année mais qui, dans la nature, n’a qu’une seule portée. Le régime s’organise en “pattes” ou “mains”. La fleur se transforme en fruit par parthéno- génèse, c’est-à-dire sans avoir besoin de fécondation. La fleur du bananier, communément baptisée “popote”, se trans- forme en régime de bananes puis rétrécit au fur et à mesure que les fruits grossissent. Il existe trois grandes sortes de bananes : les bananes douces ou fruits, les bananes légumes et les bananes non comestibles. Afin de déterminer si une banane est comestible ou non, il faut regarder la partie mâle, à savoir la fleur (popote). Toutes les bananes dont la popote regarde le ciel ne sont pas comes- tibles car remplies de graines. Celles dont la fleur regarde le sol le sont ! Une trentaine d’espèces sont régulièrement consommées en Guadeloupe et Martinique. Mais il en existe plus de 1 500 variétés à l’échelle mondiale, dont seulement une centaine est comestible. L’Uni- versité catholique de Louvain en Belgique conserve in vitro 1 175 variétés sauvages ou culti- vées. Le Cirad Antilles-Guyane en conserve 400. Tige florale ou hampe Bulbe ou souche Main ou patte Popote Rejet © ISTOCKPHOTO

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