ANFORM MARTINIQUE N81
132 anform ! • novembre - décembre 2018 que vivre avec un secret, qu’on soit celui qui tait ou celui àqui on tait, impacte beaucoup la santé. Même si le partenaire “adultère” rentre toujours àl’heure, qu’il n’y a pas de signe extérieur de tromperie, le com- portement change subtilement. On va ressentir des situations et ne pas savoir les identifier.” Pourtant au-delà du risque de blesser, il y a toujours cette possibilité d’ouvrir le dialogue, pour seconfronter ensembleaupro- blème. COLÈRE Autrerisquedel’aveu : briser larela- tion. L’autre, blessé, affirme : “C’est fini.” Pourtant ce coup d’arrêt n’est quel’expressiond’unefortecolèreet/ ou d’une souffrance. Des émotions normales en pareille circonstance. Mais les cas de ruptures définitives suite à un aveu sont très rares. La réflexion finit toujours par venir. La personne peut claquer la porte, quitter la maison une journée ou unesemaine, mais quandlarelation est déjà installée depuis un certain temps, lemoment delaréflexionarri- vera. Jepeuxaussi vouloir me servir de l’aventurepour quitter quelqu’un, cequi estdangereuxcarcelaentache larelationfuture. Leproblèmeàl’ori- ginedelaséparationn’est pas réglé. “Quand on trompe quelqu’un, le respecter et se respecter soi-même, c’est lui dire les choses pour qu’il reprenne possession de sa vie et qu’il se rende compte. Je suis pour dire les choses dans l’instant, précise Catherine Maquere. Encore faut-il y mettre les formes et conditions.” Celane doit jamais être dit comme une agression, plutôt en tentant d’expliquer le pourquoi et ce qu’on ressent. Toujours parler de soi, car c’estbienconnuenpsychologie, letu “tue”, celaévited’user dereproches et d’accusations. Lorsqu’on est soi- mêmeencolèreetnotammentparce qu’onsesentcoupable, onafâcheu- sement tendanceàagresser l’autre. CULPABILITÉ Ce qui fait entrer dans une spirale émotionnelle où tous les coups sont permis. Il n’yauradoncpas de dialogue constructif. Il faut savoir prendre ses responsabilités. Celui qui trompe, c’estcelui qui estrespon- sable. Et quandon est responsable, onpeut changer les choses. Mais si ondit: “Oui, mais c’est de ta faute” et qu’onsepositionnecommevictime, çaveut direqu’on n’arien compris. Et qu’on répétera l’erreur. Si avouer l’aventurepermet dedébloquer une situation et repartir sur de nouvelles bases, elle place souvent les deux protagonistes dans une situation de culpabilité. Letrompeurpeutsesentir coupabled’avoir cédéàunepulsion, sans avoir cherché à réagir autre- ment, ou àréfléchir sur son couple. Le trompé peut également se sentir coupabledenepas avoir “vuvenir”, denepas “suffire” àsonpartenaire, denepas êtreàlahauteur. Il faudra doncde part et d’autre unmoment de réparation qui peut être long. La personne qui a trompé doit d’abord se pardonner à elle-même. Ensuite l’autre, le trompé, pourra accepter une demande de pardon. Statisti- quement, 80% des couples tiennent quand c’est l’homme qui trompe. Quand c’est la femme, 60 % des couples explosent. Qu’à l’issue de l’aveu, quelecoupleexploseounon, il faut se donner le temps de l’ana- lyse, sortir delaculpabilité. Et nepas s’engouffrer tout de suite dans une nouvelle relation qui n’aurait pour effet quede remplacer unecarence affectivepar unecarenceaffectiveà venir. ••• © ISTOCKPHOTO
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw