ANFORM MARTINIQUE N80

80 anform ! • septembre - octobre 2018 Pleins gaz Nous les voyons arriver depuis le large. Nous les sen- tons lorsqu’elles s’agglutinent sur les côtes. Les gaz qui s’en échappent noircissent les métaux. Qu’en est-il de notre santé ? Didier Roux, responsable du service santé environnement à l’ARS Guadeloupe, répond. PAR BÉNÉDICTE JOURDIER Sargasses : quels risques Ma sante Certaines personnes sont-elles plus sensibles ? Les risques sont surtout importants pour les personnes âgées, les per- sonnes en insuffisance respiratoire, les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes ayant des problèmes cardio-vasculaires, les asthmatiques et les personnes fortement allergiques. Quels sont les symptômes ? L’hydrogène et l’ammoniac agressent les muqueuses. À une certaine expo- sition et concentration, ils provoquent des picotements dans la gorge, une toux sèche, de l’asthme, les yeux qui brûlent, parfois même de la fatigue et des nausées. Que faire si j’ai des troubles ? La première chose à faire, c’est d’aller voir son médecin ou son pharmacien. Nous avons aussi un numéro d’ur- gence qui est le 05 90 80 94 94 les jours ouvrables et le 05 90 41 02 00, numéro de la plateforme de vigilance, ouverte 24 h/24. Mais les particuliers utilisent surtout l’adresse mail dispo- Que sait-on aujourd’hui des risques liés aux sargasses ? Saisi par la Direction générale de la santé, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a annoncé de nou- velles mesures prenant en compte deux gaz : l’hydrogène sulfuré (H2S) et l’ammoniac (NH3). Nous nous sommes rendu compte qu’il y a 0 ppm d’hydrogène par endroits alors qu’il y a quand même des malaises. On a donc cherché la présence d’un autre gaz, associé lui aussi à la dégradation des algues, il s’agit de l’ammoniac. Le HCSP a donc actualisé les recomman- dations prises depuis 2014. Quelles sont les valeurs limites ? Sur 24 h, les valeurs ne doivent pas dépasser 5 ppm en hydrogène sulfuré et 8,3en ammoniac. Il s’agit de valeurs limites. Si elles sont dépassées, nous pouvons envisager de fermer les éta- blissements qui reçoivent du public. Nous savons aussi qu’une courte exposition à forte concentration a les mêmes effets qu’une longue exposition à faible concentration. © ISTOCKPHOTO

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw