ANFORM MARTINIQUE N80

52 anform ! • septembre - octobre 2018 5 La puce électronique MicroChips, une start-up américaine, a lancé une pilule électronique sous-cutanée révolutionnaire qui assure une contraception pour 16 ans avec arrêt à distance en cas de désir d’enfant. La technique consiste à associer une puce électronique (de 2 cm sur 2 et épaisse de 7 mm) à une diffusion de lévonorgestrel (hormone contracep- tive). La puce est posée dans le bras, l’abdomen ou la fesse.Un joint hermétique de titane et de platine ferme le réservoir d’hormone. Une fois par jour, la batterie envoie un petit courant électrique au joint qui se met à fondre et libère la dose nécessaire. L’avantage par rapport aux implants actuels, c’est qu’il n’est pas nécessaire de l’enlever lorsqu’on veut tomber enceinte, il suffit de la désactiver avec une télécommande. La start-up a prévu une commercialisation en 2018. “Sur cette innovation, je suis prudent, explique le Dr Michel Gualandi. Car 16 ans, c’est très long, et on n’a encore aucun recul concernant les effets secondaires, les soucis de pose et de retrait. Nombre de femmes ne consulteront plus leur médecin, ce qui suppose une diminution des dépistages habituels et utiles :examens du col et des seins, frottis du col, écho- graphie vaginale. Des examens qui permettent parfois de découvrir des anomalies sérieuses comme des fibromes ou des kystes ovariens… Il est important de maintenir au moins une visite par an.” 6 Le préservatif moléculaire non hormonal Des chercheurs de l'Université de Berkeley (États-Unis) annoncent un nouveau procédé de contraception 100 % efficace et sans effet secondaire. Pour pénétrer dans l’ovule, le spermatozoïde mobilise un afflux massif d’ions calcium. Les chercheurs ont donc travaillé à bloquer cet afflux massif, pour éviter la fécondation. Deux substances chimiques d’origine végétale possèdent les propriétés nécessaires : le lupéol, que l'on trouve dans les racines de pissenlit d’une variété connue dans le Pacifique, et la pristi- merine, “vigne du dieu tonnerre”, utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise pour traiter l’arthrite. Le résultat est donc un préservatif moléculaire qui a l’avantage d’être naturel, non hormonal et efficace à petites doses. Les tests se poursuivent, notamment sur les primates. 4 Un stérilet venu de Norvège Voilà 20 ans qu’un stérilet à la progestérone a été lancé en Norvège, mais il est encore peu connu ici. Valable 3 à 5 ans, ce petit objet d’une épaisseur de 2 à 2,5 mm selon les marques permet une contraception en continu qui ne dépend pas de la vie sexuelle de sa “propriétaire”. Il peut être placé chez des femmes qui n’ont pas eu d’enfants ou qui ont eu des IVG. Son processus est le même qu’une pilule à la progestérone seule,à la différence près et elle est notable, que son efficacité est de quasi 100 %, car il agit à différents niveaux (contrairement à la pilule). Il affine la muqueuse (diminution des règles, une femme sur deux n’a plus de règles)et agit sur la glaire cervicale (empê- chant les spermatozoïdes de passer). “Les anciens stérilets empêchaient l’œuf de s’implanter, explique le Dr Michel Gualandi, gynécologue, alors que ceux-ci empêchent la fécondation. La libido est intacte car les ovaires fonctionnent. On est donc en cycle naturel. Il n’y a plus de blocage général du système. Ces stérilets diminuent les infec- tions (car la glaire épaissie protège mieux), les hystérectomies pour les femmes qui ont de gros saignements (fibrome). Ils diffusent localement (et pas dans le sang) une dose infime de progestérone, cette hormone qui est sécrétée tous les jours par les ovaires. Elle a un effet favorable sur le cancer de l’utérus. Donc les femmes qui ont eu un cancer du sein, des fibromes, des phlébites, les hypertendues, obèses, peuvent l’utiliser.”

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw