ANFORM MARTINIQUE N80

septembre - octobre 2018 • anform ! 175 t Urnes biodégradables Plutôt que de couper des arbres pour faire un cercueil, faites-en pousser après votre mort ! L’urne funéraire bio est conçue pour renaître de ses cendres sous la forme d'un arbre. Certaines se présentent comme un grand gobelet fabriqué à base de fibres de noix de coco mélan- gées à des fertilisants biologiques, de la tourbe, de la cellulose et des graines d’arbres. Les cendres du défunt y sont recueillies et le tout est enterré. Au bout de quelque temps, le contenu du gobelet donne naissance à un bel arbre à la mémoire du défunt.Il est possible de suivre la croissance de l’arbre en ligne. En Italie, deux designers ont imaginé une urne funéraire écolo- gique en forme d’œuf et fabriquée à partir de bioplastique. Le corps du défunt y est placé en position fœtale. L’œuf est ensuite enterré. Un arbre ou des graines sont plantés au-dessus. L’arbre puise dans les nutriments libérés par le corps en décomposition. t Envoyées en l’air ! Un entrepreneur de pompes funèbres de l’Oise propose un dispositif original, permettant d’emporter très haut dans l’atmos- phère les cendres d’un défunt, dans un ballon gonflé à l’hélium totale- ment biodégradable. La démarche peut être effectuée en toute légalité à condition de respecter quelques règles : obtenir l’autorisation de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et de la Préfecture pour faire décoller le ballon-sonde. Mais également de faire connaître à la mairie le lieu final de dis- persion des cendres, grâce à la géolocalisation et d’après le calcul de trajectoire des vents. t Dispersion en mer La dispersion des cendres ciné- raires en mer est autorisée si elle respecte la réglementation maritime française et si elle est effectuée à plus de 300 m de la côte. En revanche, elle est interdite dans un cours d’eau. La dispersion peut se faire à bord d’un bateau directement à la surface de la mer. L'immersion d'urne biodégradable se réalise à une distance de 6 km environ du rivage. L’urne peut aussi être déposée en plongée à 15m de profondeur dans une cavité ou une grotte. t Les récifs funéraires Une entreprise de pompes funèbres améri- caine propose de transformer les morts en récifs coralliens en mélangeant les cendres à du ciment pour former un bloc qui servira d’habitat à diverses espèces marines. Le concept a récemment été repris et proposé en Martinique. © URNABIOS.COM © ISTOCKPHOTO “Au pied du frangipanier” J’avais entendu que deux jeunes femmes proposaient des cercueils en carton per- sonnalisables en Guadeloupe ! Ça m’a interpellée et j’en ai discuté avec ma maman parce l’idée était vraiment originale. Du coup, on s’est dit qu’on aimerait être incinérées dans ce genre de cercueil ou voir nos cendres dispersées au pied d’un frangipanier, notre arbre préféré. Meryl, 17 ans “Un moment solennel” J’ai entendu parler des cer- cueils en carton. Pour ma part, je n’aime pas trop les fantai- sies. Les funérailles doivent rester un moment solennel sans excentricité. Mais j’aime le principe des urnes biodé- gradables moins glauques que les classiques, et j’aimerais devenir un saule pleureur… Mon mari, quant à lui, souhai- terait être incinéré sur un vrai bûcher de rondins de bois en pleine forêt ! Sandra, 36 ans “Disperser nos cendres” Le choix que nous avons fait en couple est d’être incinérés et que nos cendres soient disper- sées au phare du Chauveau sur l’île de Ré que nous affection- nons particulièrement. Pour des raisons économiques et écologiques, nous utiliserons des cercueils en carton, mais sobre, sans fioriture. Fred, 48 ans Cercueil écolo : pour ou contre ? SA ZOT KA DI

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