ANFORM MARTINIQUE N80
septembre - octobre 2018 • anform ! 165 tés sont multiples aussi : drainage lymphatique, stimulant proprioceptif (perception du corps dans l’espace) et nociceptif (fonction défensive), antalgie, restauration articulaire, soutien psychologique et neurolo- gique, meilleure récupération... ROSE TONIFIANT Quant aux couleurs, ce n’est pas un défilé de mode, chacune a sa longueur d’onde. “On utilise essen- tiellement le bleu (détonifiant) et le rose (tonifiant). Mais pour des raisons esthétiques, ils ont ajouté des couleurs (chair, vert, orange, noir...).” Selon son objectif, le prati- cien choisit la couleur, mais aussi la tension et la direction de la bande. Au départ, le bandage adhésif théra- peutique a intéressé le sport de haut niveau. “ D’abord pour augmenter les performances, comme en tir àl’arc, puis en natation.” Ensuite, les JOde 2008 puis 2012 l’ont démocratisé. Toutefois, s’il a conquis la montagne, c’est pour des vertus quelque peu dif- férentes : “Chez les coureurs ou les traileurs, c’est plutôt pour soigner, soulager un muscle, un tendon, une inflammation.” Les kinés l’utilisent en rééducation. “Elles aident àretrouver ou améliorer les postures.” Et toutes les parties du corps peuvent être “k-tapées”... même la tête ! “Il existe des montages pour les migraines, par exemple.” Seule précaution, la pose, qui fait l’objet de formations spécifiques. Et suppose une peau nette. “On met de la teinture de benjoin pour assécher l’épiderme et permettre une meilleure adhésion. La bande tient moins bien sur les peaux grasses.” Autre détail, “quand le système pileux est développé, on rase”. Une fois ces précautions respectées, la bande tient remar- quablement bien, supportant le temps, les mouvements et même les baignades répétées. “Beau- coup l’utilisent aussi en strapping. En mettant une tension ça tient très bien. C’est beaucoup plus pratique. Personnellement, sur les trails, j’en prends toujours dans mon sac et je fais beaucoup de genoux et de chevilles pour permettre aux coureurs de finir la course, même avec une inflam- mation.” Imiter la peau K pour kinésiologie, “tape” signifiant “bande” en anglais. Le kinésio- taping est né au Japon dans les années 1970 quand le Dr Kenzo Kase a réalisé qu’on obtenait de meilleurs résultats en gar- dant une mobilité rendue indolore et en utilisant les informations transmises par la peau (notre plus grand organe) plutôt qu’en immobilisant une articulation ou en restrei- gnant un mouvement avec les straps, voire les plâtres classiques. Il a donc mis en place des bandes imitant les propriétés de la peau (poids, épaisseur, élasti- cité). Ensuite, les médecins du sport et de la rééduca- tion orthopédique, neu- rologique et pédiatrique, s’y sont intéressés de plus près... de même que les fabricants et les écoles de formation !
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