ANFORM MARTINIQUE N80
10 anform ! • septembre - octobre 2018 record en termes de cyclones avec le passage des très dévastateurs oura- gans Katrina et Wilma, il ne s’est rien passé aux Antilles.Cette projection est donc à consulter avec beaucoup de discernement, et doit être plutôt utili- sée pour garder mobilisées toutes les populations où qu’elles soient. “Ça coûte toujours moins cher de prévenir et de prévoir que d’apprendreàtravers une tragédie.” À la question de savoir s’il faut s’attendre à de plus en plus de cyclone, Jean-Noël Degrace estime qu’il n’y aura pas forcément plus de cyclones, mais que “leur lieu de nais- sance, les routes empruntées peuvent évoluer. Ce qu’on peut craindre, c’est qu’il y ait moins d’ouragans mais qu’ils soient plus puissants”. Pour le spécialiste, ces prévisions ne sont pas nécessairement la conséquence du fameux changement climatique. Pour échapper aux mauvaises sur- prises, la communication auprès des populations est capitale. Pour l’amé- liorer, Météo France veut simplifier ses bulletins de vigilance, les rendre ••• plus lisibles en ajoutant notamment des graphiques. Autre nouveauté, l’agence sera présente sur Twitter et sur Facebook, pour la Martinique et la Guadeloupe. Toutes ces nou- veautés devraient permettre à Météo France de mieux jouer son rôle d’outil d’aide à la décision. Mais si le centre émet des bulletins de vigilance, c’est au préfet qu’il revient d’émettre les alertes à la population avec comme objectif la protection des personnes et des biens. Le préfet peut être amené à ordonner la fermeture des écoles et des entreprises en prévision d’un phé- nomène dangereux. Coopérer Enfin pour éviter les drames, il faut mutualiser les moyens. “Il y a encore quelques années, les centres météo deGuadeloupe,Guyane etMartinique étaient autonomes. Les prévision- nistes de chaque région travaillaient chacun dans leur coin” , confie Jean- Noël Degrace. Aujourd’hui, ils se partagent la tâche pour la prévision régionale des événements à risques à venir et, ensuite, chaque équipe locale s’occupe des répercussions sur sa zone.” Toutefois, le centre de Marti- nique étant mieux équipé, il s’occupe également des prévisions pour les îles de Trinidad à Haïti. Il y a tout de même un écueil dans ce dispositif, car Saint- Barthélemy et Saint-Martin ont très peu d’équipements et pas de person- nel sur place. Il n’y a, par exemple, pas de radar de précipitation et de houlographe qui couvrent cette zone. Un manque qui s’est révélé encore plus criant après le passage d’Irma sur ces deux îles. Pour pallier cette absence d’information dans le nord et plus largement dans les Petites Antilles, Météo France réfléchit à la mise en place d’une coopération pour la gestion du temps sévère, en faisant du Lamentin un centre régional qui alertera les îles voisines de tous les phénomènes à risques. Et les agents iront jusqu’à s’assurer que les prévi- sionnistes concernés ont bien reçu les informations. rencontre © THOMAS THURAR
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