ANFORM MARTINIQUE N78

8 anform ! • mai - juin 2018 rencontre ••• a le vent en poupe Dans 6 mois, le skipper de 32 ans prendra le départ de sa deuxième Route du Rhum. 3 542 milles nautiques à parcourir, un environnement hostile et des concurrents aguerris… Cap sur une longue préparation technique, physique et mentale. PAR MSR “Q uand je monte sur un bateau, c’est pour aller vite. J’ai l’adrénaline de la performance. Je ne fais pas de voile loisir” , avertit Rodolphe Sépho.Voici un skipper qu’il faudra suivre de près. Le 4novembre, il s’élancera de Saint-Malo pour la plus mythique des courses transat- lantiques en solitaire. Son bateau ? Un class 40 qui a fait ses preuves. Un plan Owen Clarke de 2009. “Un bateau très puissant et très difficile physiquement avec lequel Pierre Brasseur a brillé lors de la dernière Route du Rhum. Un bateau construit en Angleterre. Il n’y en a que deux dans le monde !” Son objectif ? Faire encore mieux qu’en 2014. “On vise une place entre 15 et 20.” Souvenez- vous,le 24novembre 2014,le skipper de Voiles 44 franchit la ligne d’arrivée àPointe-à-Pitre en 21 jours, 18 h et 33 min et se classe à la 26 e  place. 2 e au classement vintage. Un bateau couché plusieurs fois, une panne de pilote automatique,pasmal de sueurs froides. “Le bilan reste très positif. Car si le bateau était bien préparé, poussé à110 % de ses capacités, c’était le plus ancien de la flotte.” Fort de cette plongée dans la course au large et déterminé àporter haut les couleurs de la Guadeloupe, Rodolphe reprend la barre, entraîné cette fois-ci par le team pro des Sables d’Olonne. “Mais, cette année, il y a des poin- tures. Les records vont tomber !” Alors Rodolphe ne laisse rien au hasard. Le skipper se soumet àune préparation physique et une hygiène de vie irré- prochables. Ses atouts ? La rigueur, le professionnalisme, la fougue et la détermination. Sa seule hantise, c’est de ne pas arriver au bout. “C’est trop d’engagement, de temps, d’argent, d’implication. Mais en mer, tout peut arriver : déchirer ses voiles, percuter un container, une baleine, un cargo, tomber àl’eau…” Préparation physique intensive Pour Rodolphe, la préparation phy- sique, c’est toute l’année ! “Grâce aux nombreuses régates, je suis toujours entraîné.” Il suit un entraî- nement trois fois par semaine avec son préparateur, Clémentine Vauchel-Camus. Au programme, endurance, cardio, renforcement musculaire, travail de l’équilibre… “La voile est un sport qui sollicite tous les groupes musculaires sur des efforts qui peuvent durer longtemps. Il faut être efficace partout, soulever des charges importantes. Une voile pèse 70à80kg! Et pour barrer 20h d’affilée un grain de 30 nœuds, il faut être prêt physiquement.” Alimentation plaisir “Je suis un gros mangeur, sinon j’ai le mal de mer.” Pour la traversée, il fait donc le choixmûrement étudié de sacrifier du poids pour embar- quer quelques fruits et légumes en plus des plats sous vide. “C’est une nourriture particulière. J’ai déjà débuté ce régime pour habituer mon corps.” Il se réserve cependant quelques aliments plaisir, comme du chocolat, indispensable pour “se rebooster en cas de coup de blues” . C’est donc tout naturellement qu’il a été choisi pour être le parrain de l’opération “Plézi mangé, plézi bougé” , un projet nutrition santé de lutte contre l’obésité porté par l’ARS. Rodolphe Sépho

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