ANFORM MARTINIQUE N78

20 anform ! • mai - juin 2018 phytopharmaceutiques, incluant des instruments manuels ou tractés pour la gestion des adventices, ainsi que la liste des fournisseurs qui proposent ces matériels.” BESOIN DE SOUTIEN Dans un avenir (proche) sans pro- duits de traitement de synthèse, les agriculteurs devront avoir changé leurs méthodes cultu- rales. “Nous avons toujours besoin de l’aide de la recherche pour, par exemple, mettre au point des outils adaptés, poursuit Malike Malsa. Il faut une vraie volonté politique. Les gouvernements ont accompagné financièrement les agriculteurs pour utiliser des pro- duits phyto. Aujourd’hui, ils doivent les aider à développer d’autres pratiques, bénéficier d’autres outils pour obtenir une agriculture plus saine. C’est une question de santé publique.” “C’est une transition qui est en cours, ajoute Harry Ozier- Lafontaine, d’autres possibilités existent, efficaces, parfois plus coû- teuses. La question est : comment s’organiser pour amener les agri- culteurs sur cette voie-là ? Le mot “mauvaises” herbes lui-même est prohibé. Car les herbes peuvent être sélectionnées pour les services éco-systémiques qu’elles rendent. On doit entrer dans une vision du champ cultivé complétement diffé- rente de celle qu’on a eue toutes ces années. En milieu tropical, c’est certes plus difficile, car on n’a pas de dormance et tout pousse toute l’année.Mais c’est possible. Il s’agit aujourd’hui de se servir de ces rup- tures imposées pour intégrer de nouvelles pratiques.” RESTER COMPÉTITIF Diffuser et appliquer de nou- velles méthodes, les adapter aux exigences des exploitations, trouver des produits de substitu- tion et rester compétitif, c’est le défi à relever d’ici 2020. Certains s’insurgent contre une volonté politique unilatérale qui placerait de fait les agriculteurs français en ••• difficulté face à leurs concurrents européens. En effet, produire sans glyphosate implique, pour toutes les parties en présence, de relever des défis techniques, culturaux et culturels, mécaniques, mais aussi financiers. Chacun a son rôle à jouer. La recherche et la recherche appliquée travailleront à améliorer l’efficacité et la facilité de mise en œuvre des techniques alternatives disponibles pour créer de nou- velles options. Quant aux mesures d’accompagnement, elles doivent inclure les aides àl’investissement, la mobilisation des mesures agro- environnementales et climatiques (MAEC), la mobilisation des dyna- miques collectives d’agriculture, le conseil et la formation. L’Inra, dans son rapport, recommande à la fois une harmonisation des pratiques entre pays européens pour limiter les distorsions de concurrence, mais aussi, pourquoi pas, une certi- fication qui permette de reconnaître les produits issus de filières sans glyphosate. © ISTOCK

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