ANFORM MARTINIQUE N78
mai - juin 2018 • anform ! 19 le sol et ensuite retravailler la terre pour empêcher leur levée. Ou comme le paillage naturel qui consiste à épandre de la matière organique. Écologiquement, c’est ce qu’il y a de meilleur. Non seule- ment il limite l’enherbement, mais aussi l’évaporation en eau, et enfin il engraisse le sol.” Les choix sont limitésmais existent. “Nous utilisons des méthodes biochimiques. Par exemple, une solution composée d’eau, de sel et de vinaigre blanc. Un bio-désherbant de contact qui brûle les plantes. On peut aussi associer les cultures, faire interve- nir les plantes de couverture, les plantes de service. Un des piliers du jardin créole est l’association de cultures maraîchères et vivrières qui crée un équilibre naturel.” Depuis 20 ans,la recherche et la recherche appliquée ont réalisé des travaux pour minimiser les usages, voire se passer du recours auxproduits phy- topharmaceutiques, en proposant des solutions pratiques. Les feuilles de certaines plantes comme le pois d’Angole ou le café, tombées à terre,limitent le développement des adventices. MOUTONS, CANARD, LAPINS “La présence sur l’exploitation d’un petit élevage peut être aussi une alternative efficace, explique Harry Ozier-Lafontaine. Certains ruminants comme le mouton, notamment en verger, mangent l’herbe en inter-rangs, ou encore les oies, les canards ou les lapins qui sont de vraies tondeuses ! Tout dépend bien sûr du type d’exploi- tation et des espèces cultivées.” Également, le désherbage manuel ou mécanique occupe logique- ment une place de choix. Comme le signale Harry Ozier-Lafontaine : “La Daaf de Guyane a réalisé un inventaire des outils permettant de lutter mécaniquement contre les parasites des plantes afin de minimiser l’utilisation de produits l'agriculture française (décembre 2017) : “ Il n’y a pas de recette miracle. Et même si de nombreuses possibilités existent, elles ne vont pas s’appliquer n’importe oùet n’importe comment. Il faudra tenir compte des conditions pédoclimatiques parti- culières, des capacités techniques et économiques de l’agriculteur, de l’équipement disponible et du rythme d’adaptation des agriculteurs.” PAILLAGE NATUREL Les méthodes peuvent être préven- tives. Ainsi, le choix des rotations culturales permettant de perturber le cycle de pousse des mauvaises herbes qui ne sont pas les mêmes en fonction des cultures. Malike Malsa, agriculteur bio du Jardin de la santé en Martinique, fonc- tionne déjà sans glyphosate. “Nous utilisons des techniques du jardin traditionnel pour contrôler l’enherbement. Comme celle du faux-semis qui consiste à laisser germer les graines qui sont dans •••
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