ANFORM MARTINIQUE N78
mai - juin 2018 • anform ! 155 d’électricité où s’alimente le véhi- cule, particulièrement en Martinique. “Vous tirez sur un réseau alimenté par un diesel àBellefontaine (l’usine de production électrique, ndlr). Autre écueil, les batteries de stockage de ces véhicules. Elles sont fabriquées dans des métaux précieux et rares comme le lithium. Ces com- posants pèsent donc considérablement sur le prix d’achat du véhicule, soit entre 30 et 40 %. Outre cet aspect financier, l’extraction de ces métaux rares est pointée du doigt car elle pose des problèmes sur le plan environnemen- tal. Cependant, une fois produites, ces batteries ont une durée de vie d’environ 15 ans supérieure àcelles qui équipent les voitures thermiques. De plus, une fois changées, elles peuvent avoir une seconde vie en servant de stockage pour d’autres usages (àla maison, par exemple)”, rappelle Frantz Ebadere. L’autonomie couplée à la durée de la recharge demeure une source d’inquiétude pour les conducteurs. Avecune auto- nomie moyenne de 150 kmpour les modèles initiaux, ce type de véhicule ne peut convenir auxgrands rouleurs. En effet, le temps de recharge peut osciller entre 20 min et 30 h selon les configurations. Un vrai frein psy- chologique quand on a l’habitude de s’arrêter à la station-service pour faire le plein en quelques minutes. “Il faut changer de comportement”, estime Anabelle Vigilant de l’Ademe. “Il faut recharger le véhicule élec- trique quand il est à l’arrêt. 95 % de la vie d’un véhicule s’écoule sur un parking, à l’arrêt. C’est un para- Et l’hybride ? D’autres technologies appliquées à la voiture électrique existent. Certains constructeurs ont opté pour l’hybride et l’hybride rechargeable. Ce type de véhicule est doté d’un moteur thermique et d’un moteur électrique. À partir d’un cer- tain régime moteur (70 km/h), le moteur thermique prend le relai. Enfin, la dernière technologie en développement, c’est la voiture à pile combustible. Le moteur électrique est alimenté à partir de l’hydrogène présent dans cette pile. digme différent.” Aujourd’hui en Martinique, deux problèmes pèsent sur le développement des ventes des véhicules électriques : l’impact des recharges sur le réseau élec- trique et le nombre de bornes. On en décompte moins de dix. “ Ce qu’on craint, indique Manuella Moreton, respon- sable du service énergie du Syndicat mixte d’électri- cité de Martinique (Smem), c’est la puissance d’appel sur le réseau. Par exemple, que tout le monde sorte du boulot, branche son véhicule et que le réseau s’effondre. Le fameux black-out.” Pour éviter ce scénario catastrophe, le Smem veut favoriser le développement des énergies renouvelables, comme le solaire, pour alimenter les bornes de recharge et ainsi mettre en place une fourniture mixte de l’électricité. Un schéma directeur de déploie- ment vient d’être lancé pour évaluer et définir les lieux où devront être implantées les prochaines bornes de recharge. PLEINE PUISSANCE Côté utilisateurs, les retours sont unanimes. Essayer un véhicule électrique, c’est tourner la page du thermique ! Mais en revanche, on n’est pas logé à la même enseigne selon le type de véhicule.Carlos roule en petite citadine électrique qui a une autonomie de 130 km. Ce n’est, selon lui, “pas un problème. Mais c’est quelque chose dont il faut tenir compte. Je ne suis jamais tombé en panne d’énergie sur la route” . Côté avantage, l’argument du coût est mis en avant. “Une recharge complète me coûte seulement 2,20 euros.” Pour Vincent, utilisa- teur en Guadeloupe et responsable du développement d’un modèle de grosse berline électrique pro- duite par une société californienne, l’autonomie n’est pas un handicap. Le modèle qu’il conduit a une auto- nomie de 350 km. De quoi faire le tour de la Guadeloupe ! Avec une puissance équivalente àun véhicule thermique de 350 chevaux, certains modèles peuvent passer de 0 à 100 km/h en 2,7 secondes. C’est un des points forts du moteur électrique. Il donne sa pleine puissance dès la première accélération. © ISTOCKPHOTO
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