ANFORM MARTINIQUE N78

mai - juin 2018 • anform ! 153 Cematin-là, l’alerte est donnée à10h par le PacificTsunami WarningCenter (PTWC). L’info est immédiatement relayée par des réseaux sociaux et les institutions. Les responsables des établissements scolaires concernés ferment les sacs de secours et font l’appel des élèves en les regroupant dans la cour d’école à un point de rassemblement indiqué par les pan- neaux. L’évacuation s’opère dans le calme et en suivant le balisage. À Morne-à-l’Eau, tout le monde a atteint le refuge en 13min de marche alors que la vague virtuelle n’a pas encore eu le temps d’atteindre la côte (prévue àPointe-à-Pitre à11 h 09). Mission réussie ! ÀLa Désirade, les autorités ont accepté d’actionner les sirènes d’urgence qui ont retenti dans les quartiers où la population a massive- ment adhéré àl’exercice. SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES Une fois sur les sites refuges, les élèves évacués sont enregistrés sur les safety box, engins élaborés au sein du Fablab en Guadeloupe depuis les dégâts causés par le cyclone Maria. Ces objets autonomes en énergie (au moins 2 jours grâce àdes pan- neaux solaires) créent leur propre réseau wifi local et sont salvateurs en cas de coupure d’électricité ou satu- ration des réseaux de téléphonie. Les rescapés peuvent s’y connec- ter à l’aide de leur smartphone ou ordinateur, se signaler en sécurité et consulter la liste des autres per- sonnes en sécurité. On peut aussi y consulter différents tutoriels destinés aux périodes de crise (comment rendre de l’eau potable, soigner une blessure, se nourrir en chassant…). Des drones ont été montrés aux écoliers. Ils sont utilisés sur les sites touchés afin d’établir un état des lieux post-catastrophe (dégâts sur les infrastructures routières et le bâti, encombrement des routes…). Ces simulations permettent de mettre en évidence toutes les défaillances (tests des sirènes et téléphones satellites de chaque commune, par exemple) afin d’améliorer les processus d’ur- gence. Au-delàde l’exercice, il s’agit d’équiper les territoires de moyens de réaction permanents. Lorsque la vague se propage, une baisse de la profon- deur d’eau fait aussi baisser la vitesse de la vague mais aug- mente sa taille. En moyenne, la vague se propage sur terre à 10 m par seconde (36 km/h). Le reflux (retour vers la mer) est dans certains cas plus dévastateur que le flux. Plan d’évacuation La Gouvernance risque environ- nement développement (Gred) est une unité mixte de recherche engagée sur le projet Exploit. Ce projet consiste à réaliser les plans d’évacuation pour les communes (identifier les sites refuges et les itinéraires pour y accéder) et concevoir la charte graphique pour la signalétique associée. Ce travail de quadrillage des zones a débuté en 2012 et s’est terminée en mars 2018 détaillant les plans d’évacuation pour chaque com- mune des Antilles. En Guade- loupe, 600 sites refuges ont été identifiés. https://exploit.univ-montp3.fr/

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