ANFORM MARTINIQUE N78
146 anform ! • mai - juin 2018 Célibataire, et alors ? Solitude ? Manque d’affection ? Sentiment d’échec ? Détrompez-vous ! Aujourd’hui, les célibataires s’assument et vantent les mérites de la vie en solo. PAR CÉLINE GUILLAUME Formule solo F ini le temps des Catheri- nettes, des “vieilles filles” et des “vieux garçons” ! Les célibataires ne font plus figure d’ovnis. Un tiers de la population en Guadeloupe et en Mar- tinique, un peumoins en Guyane. Les femmes qui déclarent “ne vivant pas en couple” sont même majoritaires (56,9 % en Guadeloupe, 58,8 % en Martinique et 58 % en Guyane). D’autant que celles qui peuvent acquérir une indépendance finan- cière ne veulent plus “s’embarrasser d’une histoire bancale juste pour avoir un certain confort” , témoigne Nathalie, 28 ans. Même son de cloche chez les hommes. “Ma mère m’a appris àfaire le ménage pour ne pas avoir àcompter sur une femme”, revendique Charles, 46 ans. Et si le bonheur n’est plus au rendez-vous, femmes et hommes au bord de la © ISTOCK psycho crise de nerf n’hésitent plus à se séparer. Qu’importe si c’est pour rejoindre le rang des célibataires et des familles monoparentales, plus touchés par le surendettement ! Majoritairement des femmes. LIBÉRÉ DÉLIVRÉ “Souvent consécutif àun vécu amou- reuxdifficile, le célibat de choixse vit comme un temps pour soi et pour se concentrer sur qui l’on veut être. Il est constructeur” , explique Annick Calaber, psychologue clinicienne. En revanche, si ce célibat n’est pas un choix, les émotions douloureuses et le sentiment d’être victime risquent de rendre la situation plus difficile à vivre… dans un premier temps ! Car même dans ce cas, ces sen- sations peuvent être remplacées, en particulier entre 45 et 55 ans, par un fort sentiment de libération. “Ce célibat, parfois acquis dans la douleur, la culpabilité, le chagrin et la lourdeur du regard social, est alors vécu comme une affirmation de soi”, appuie Annick Calaber. Un sentiment de liberté retrouvée, voire de libération par rapport à l’autre, en particulier chez les femmes. “Après avoir été tour à tour enfant de, épouse/compagne de, mère de, la vie leur offre enfin un sas d’authenticité !”, observe Annick Calaber. Valable également pour les hommes ! “ Ma compagne était terriblement jalouse. Tous les jours, des scènes à répétition. J’en ai eu assez, je suis parti” , raconte Joseph, 28 ans. Ce sentiment de liberté est fortement exprimé. “ Surtout chez les 20-30 ans et les 45-55 ans qui vivent le célibat comme une expérience de liberté où tout serait possible : se construire, vivre des expériences
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