ANFORM MARTINIQUE N78

10 anform ! • mai - juin 2018 Sommeil fragmenté Seul sur son bateau, le skipper devra composer avecun ennemi invisible : le sommeil. Car être en dette de sommeil peut engendrer un état de somnolence, un manque de lucidité, voire des hallucinations... En 2014, Rodolphe a collaboré avec l’Institut national du sommeil. Cette année, il a opté pour la programmation neurolinguistique, travaille avec un sophrologue et deux préparateurs mentaux, Jean-Louis Delaget Natha- lie Pujol-Cortez. “Pour être efficace en ne dormant que 20 à30 min toutes les 4 h(mais tu peuxenchaîner 20 h sans te reposer !), il est primordial d’entrer le plus rapidement possible dans le sommeil profond. Les som- meils flashs de 5à10min sont aussi très récupérateurs. C’est presque de l’auto-hypnose. Mais finalement, le plus dur n’est pas de dormir mais de se réveiller et être au taquet dès le réveil.” Avantage pour Rodolphe qui n’est pas un gros dormeur. “Il m’ar- rive régulièrement d’aller faire des footings à3hdu mat.” ••• Rodolphe Sépho est éducateur technique à l’Association d’aide à l’enfance et à l’adolescence. Il œuvre à la réinsertion des jeunes de 16 à 21 ans en rupture sociale et familiale (pri- son, addiction…) par le biais des activités nautiques au sein du club Voiles 44. “Des enfants qui n’ont pas la chance d’avoir des règles. Nous les accompagnons aussi dans la recherche d’emploi, de formation. Certains arrivent à s’en sortir bril- lamment et sont aujourd’hui plus diplômés que moi dans le monde de la voile !” Skipper et éducateur technique Communication satellite En contact permanent avec la terre, les marins disposent d’un téléphone satellite, peuvent envoyer et recevoir des emails, consulter internet et les fichiers météo… Ils communiquent avec leur équipe, le PCcourse, les journalistes et la famille. Des com- munications très coûteuses (1 min de téléphone coûte 20 euros !)mais indispensables. “C’est important, le contact avec les proches. Mais on a un code : interdiction de me dire qu’ils ne vont pas bien. Idem pour moi. Je ne donne pas non plus d’heure de vacation à ma femme pour qu’elle ne soit pas dans l’attente. Ma fille Émilie a 16mois. Elle a mal vécu mon dernier départ. C’est difficile pour moi. C’est quelque chose que je travaille avec mon préparateur mental.” Pharmacie de bord Le skipper a suivi la formation aux premiers secours en mer et un stage de survie. Savoir faire des points de suture, une intraveineuse, décrire ses blessures au médecin… peut se révéler vital. “Nous disposons à bord de tout le nécessaire. La trousse à pharmacie coûte en moyenne 5000euros.” © THOMAS DEREGNIEAUX/REVE DE LARGE rencontre

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