ANFORM MARTINIQUE N77

mars - avril 2018 • anform ! 83 en plastique ! Ces macro-déchets sont déchiquetés par les animaux marins dont beaucoup sont pêchés et consommés par l’homme qui à son tour est contaminé par les microparti- cules. “Àquoi servent les océans ?” , lance Anna. Ils produisent 50 % de notre oxygène grâce au plancton qui a de plus en plus de mal à se regrouper pour se reproduire. De nouvelles bac- téries sont apparues, contenues dans les déchets plastiques et contaminant le plancton à grande échelle. Il est urgent de réduire nos déchets plas- tiques ! C’est un matériau qui prend des dizaines, voire des centaines, d’années à se dégrader. La planète produit 10 millions de tonnes de macro-déchets par an et les risques de submersion marine concernent 1,5 million de personnes. DES PLASTIVORES ? La décomposition des déchets en mer s’effectue par les mouvements de l’eau, le sel, la chaleur du soleil. Les déchets plastiques sont ainsi petit à petit réduits en miettes puis baladés par les courants. Certains coulent au fond de lamer et deviennent un habitat artificiel pour des espèces marines qui peuvent devenir invasives.Comme vous consommez des poissons qui ont consommé du plastique, “savez-vous que vous êtes des plastivores ?” La faune marine se nourrit de ces micro- particules ou meurt, prise au piège ou étouffée par ces déchets. Un bien triste tableau. Philippe Fiston, 54 ans, navigateur invité pour l’occasion, écoute attentivement et témoigne à son tour. “Lorsque je navigue,je croise malheureusement énormément de déchets plastiques à la surface de l’eau (sachets, bidons, bouteilles, pneus…) qui résultent de différents facteurs.Le vent qui les emmène de la terre jusqu’àla mer, l’action humaine (plaisanciers,marins)qui jettent leurs déchets directement à l’eau et aussi le Gulf Stream, courant marin qui fait remonter les déchets d’autres océans. Ces déchets s’accumulent dans les embouchures des rivières et stagnent le longdes côtes. J’ai même vu des bateaux de croisière jeter leurs sacs poubelles par-dessus bord !” Pour sensibiliser les plus jeunes et leurs parents, il recommande de recourir à de la vaisselle réutilisable comme les kwi en calebasse lors des dépla- cements. De garder les sachets et de les rapporter à la maison sans les laisser sur les sites naturels où ils se dégraderont sous l’action des crabes, rats, chiens errants, oiseaux… “Je reste optimiste car j’ai vu une évolu- tion positive au cours des dernières années. Petite Terre, par exemple, est bien plus propre qu’avant. Les gens commencent à comprendre le message.” © RACE4WATER, PETER CHARAF, BARBARA KELLER

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