ANFORM MARTINIQUE N77

8 anform ! • mars - avril 2018 rencontre ••• discret humaniste À la fois chef du pôle “parent-enfant” au CHU de Pointe-à-Pitre, président de l’université des Antilles et médecin passionné, le Pr Eustase Janky est un travailleur acharné. C’est aussi un homme heureux, sportif, fils, père et un époux aimant pour qui l’amour et le mieux-être des autres sont des moteurs. PAR ANNE DE TARAGON I ssu d’une famille modeste, le Pr Eustase Janky s’était promis de faire des études courtes pour travailler vite et aider ses parents. Objectif revu. Il fait des études de médecine à Bordeaux, où il devient professeur, avant d’être muté en Guadeloupe en octobre 1990. Il prend alors la responsabi- lité de l’école de sages-femmes de Martinique et la chefferie du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Pointe-à-Pitre. Le 25 janvier 2017, il est élu président de l’UA. “J’avais envie de mettre mon savoir-faire au profit des autres. J’aime me sentir utile, participer à la construction et n’aime pas la monotonie.” Proche des jeunes À la présidence de l’université pour 5 ans, il s’est donné pour mission de transmettre un outil solide et fonctionnel. “Après 1 an de travail, nous sommes sur la voie du renou- veau. Nous voulons améliorer le taux de succès des étudiants en licence et en master, que chacun soit content d’y travailler et ouvrir l’université à son environnement. Nous organisons ainsi la première Conférence des universités ultra- marines en mai 2018. L’université doit aller jusqu’à l’enseignement mobile en s’appuyant sur les nou- velles technologies.” Eustase Janky aime le contact avec les étudiants. “Je fais confiance aux jeunes. Ils sont l’avenir. Ils vont vite. Il nous appartient de nous adapter. Nous sommes trop souvent négatifs quand nous parlons d’eux. Nous devons changer notre regard.” Travailleur infatigable Trop d’activités ? Le Pr Janky se défend avec simplicité. “Je suis très organisé et très rigoureux. Cette rigueur, certains peuvent la confondre avec de l’autoritarisme. L’université est aujourd’hui mon activitéprincipale, mais j’ai besoin de continuer à pratiquer la méde- cine, la chirurgie.” Eustase Janky ne compte pas ses heures. “Je n’ai pas peur de travailler 18hd’affilées. Je ne suis pas obligéde manger le midi. Tout est une question de maî- trise de soi. J’ai la chance d’être en bonne santé. Mais je pars du prin- cipe que le cerveau est l’élément fondamental. Quand il fonctionne bien, le reste suit naturellement.” Bien dans son corps et dans sa tête, le Pr Janky est un homme heureux. “Je ne me plains pas. J’ai un travail et une famille. Je prends beaucoup de plaisir au travail et chez moi. Je diffuse autour de moi des valeurs de travail, d’amour, de respect, de sport, de bien-être. Le bonheur se construit. Certains seront heureux parce qu’ils ont beaucoupd’argent, pas moi. Mon bonheur est interne. Mon bonheur est aussi celui des autres.” Marathon de Paris Marqué par la philosophie indienne (il visite l’Inde à deux reprises), il affirme être toujours “dans son cabinet de méditation intérieure”. “Je suis davantage dans une ouverture de conscience que dans une réelle pratique méditative. On peut peut-être appeler cela la trans- cendance. Je sais que quelqu’un me guide, veille sur moi.” Déter- minant de son équilibre, le sport Eustase Janky,

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