ANFORM MARTINIQUE N77
18 anform ! • mars - avril 2018 dans le profil génétique des cellules tumorales des marqueurs indiquant à quels principes actifs elles seront sensibles. Si quelques marqueurs sont aujourd'hui utilisés dans les centres de cancérologie pour prédire l'efficacité d'un traitement, l'approche reste approximative. C'est pourquoi de nombreux pro- grammes de recherche tentent d'affiner le lien entre certains mar- queurs génétiques et réponse aux traitements. La méthode pourrait aussi permettre de déterminer nos risques de santé. On se sou- vient que l'actrice Angelina Jolie a décidé de subir une ablation des seins parce que l'analyse de son génome trahissait un risque important de développer un cancer. Les tests génétiques sont devenus abordables et permettent de dévoi- ler nos fragilités. Mais la médecine génétique prédictive est délicate. Les maladies sont rarement déter- minées par un gène. En général, plusieurs gènes dessinent un niveau de risque, auquel s'ajoutent des facteurs environnementaux. Faut-il entreprendre un traitement préventif, parfois lourd, et jamais exempt de risques, pour une maladie que l'on n'est pas sûr de développer ? NANOMÉDICAMENTS Avant d'agir sur sa cible, un médica- ment aura souvent été arrêté par de nombreux mécanismes : dégradé dans l'estomac, stoppé par des membranes ou capté par des cellules saines. En enfermant le principe actif dans des microstructures, environ 10 à 100 fois plus petites que les cellules, on espère décupler leur effi- cacité et limiter les effets secondaires. Ces nanovecteurs peuvent être des liposomes (des billes de lipides) ou des structures chimiques plus com- plexes. À la surface de ces vecteurs on sait même déposer des motifs qui reconnaîtront les cellules malades, qui seront ainsi ciblées précisément. Une dizaine de nanomédicaments est déjà disponible sur le marché, essentiellement des anticancéreux. Mais les chercheurs développent des méthodes d'encapsulation plus pré- cises et de nombreux progrès sont attendus. ••• © ISTOCK Le potentiel des cellules souches Notre corps dispose de plusieurs gisements de cellules souches, des cellules immatures capables de se différencier pour donner n'importe quel type cel- lulaire (neurones, cellules cardiaques, musculaires, du foie...). Ces cellules pour- raient en théorie permettre de réparer n'importe quel organe défaillant du corps. Des neurones dans les maladies dégénératives, des cellules de peau chez les grands brûlés, des cellules productrices d'insuline pour les diabétiques de type 1, ou même de la dentine pour les dents cariées et dévitalisées. Le potentiel de la médecine réparatrice est énorme. En 2015, le premier médicament de thérapie cellulaire est autorisé en Europe. Il s'agit d'Holoclar, destiné aux cas de brûlures ou de lésions de la cornée. Des cellules souches en périphérie de la cornée sont prélevées sur le patient, multipliées et ren- dues matures en laboratoire, puis réimplantées. Il s'agit sans doute du premier d'une longue série...
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