ANFORM MARTINIQUE N77

mars - avril 2018 • anform ! 123 dement d'alimentation en ajoutant graines et céréales à son régime, alors que son métabolisme n'était pas adapté à cet apport de glucides soudain. “Avec l'alimentation indus- trielle, fortement basée sur les sucres, on observe depuis une trentaine d'années une explosion des mala- dies dites de “civilisation”. Ce sont les maladies métaboliques (stéatose hépatique, diabète de type 2, mala- dies cardio-vasculaires, hypertension, obésité, maladies auto-immunes...). Le lien entre ces maladies est la prise de graisses viscérales autour de l'abdomen. On a longtemps accusé les lipides. Mais depuis une quinzaine d'années, on s'aperçoit que le problème vient du sucre, non des graisses !” , explique Jean Brice Thivent, naturopathe. UNE AUTRE SOURCE D’ÉNERGIE Le principe est donc de se rapprocher le plus possible de l'alimentation de nos ancêtres avant l'ère agricole. “Notre corps ne sait pas fabriquer certains acides gras, dits essentiels, ni certains acides aminés (protéines) absolument nécessaires pour vivre. Par contre, il est capable de fabriquer des glucides à partir des protéines. C'est ce qu'on appelle la néoglucoge- nèse. Oumême de les remplacer par une autre source d’énergie tirée des lipides” , continue Jean Brice Thivent. Le régime cétogène se caractérise donc par un fort apport de graisses de 70 à 80 %, de 20 à 30 % de protéines, et seulement 5 % de glu- cides (sucres). “Le principe est de ne pas subir une tropforte augmentation du taux d'insuline dans le corps. Car plus ce tauxaugmente,plus onperd sa sensibilité à l'insuline. Le résultat sur la santé est le risque d'inflammation en tout genre, maladies cardiovascu- laires, diabète de type 2, surpoids... Mais il faut aussi avoir assez de nutri- ments pour vivre. Ils sont apportés par les graisses et les protéines qui ne font pas monter en flèche le tauxd'insuline mais apportent une très bonne source d'énergie”, explique le naturopathe. De la viande grasse, des poissons gras, des œufs, des fromages gras, de la charcuterie sans sucres ajoutés, des oléagineux pauvres en sucre comme les amandes, noix du brésil, des huiles végétales, dont la très bonne huile de coco, de la crème fraîche, du beurre... Voilà la liste, non exhaustive, des ali- ments de ce régime ! “Ces nutriments se transforment en corps cétogènes, une énergie aurendement bien supé- rieur àcelui des sucres dans le corps. C'est comme si vous compariez le car- burant d'une formule 1 àcelui d'une voiture diesel ! Aussi, on peut yajouter un peude végétauxpauvres en sucres comme les haricots verts, avocats (riches en acides gras), tomates et quelques fruits à indice glycémique faible (agrumes, baies..). La règle est de ne pas dépasser 20à50gde sucre par jour, suivant les personnes. Avec cette alimentation, le foie dégonfle, les inflammations, notamment celle de la paroi intestinale, disparaissent. On retrouve de l'énergie, et on n’a pas de fringales car on mange àsa faim !” , conclut le naturopathe. “Ma vie a changé !” J'ai une maladie auto- immune, une spondylar- thrite ankylosante, un type d'arthrite qui provoque une inflammation des articula- tions de la colonne verté- brale. Je souffrais de très fortes douleurs au niveau du dos, mes articulations commençaient à se souder. On me soignait à coup d'anti-inflammatoires et de séances de chimiothérapie. Suite à l'intervention d’un naturopathe, j'ai découvert l'alimentation cétogène. J'ai essayé pendant 2 mois, pour voir. Au début, j'ai eu une phase un peu difficile, le temps que mon corps s'habi- tue. Mais au bout de 4 jours, les fringales ont disparu. Avant la fin des 2 mois de test, le résultat était specta- culaire. Plus de crises ! J'ai pu reprendre mon sport, ma vie ! Je n'ai plus envie de sucre. Je m'autorise un peu de chocolat noir très fort en cacao de temps en temps. Cela fait maintenant 9 mois et je n’ai jamais été en aussi bonne forme !  Paul Belot, Pointe-Noire. © ISTOCKPHOTO