ANFORM MARTINIQUE N75
8 anform ! • novembre - décembre 2017 rencontre ••• Myriam Maxo, créatrice au grand cœur Beyoncé et sa fille Blue Ivy sont fans de son doudou en wax baptisé DD, création emblématique de l’artiste contemporaine. Designer et architecte d’intérieur, Myriam Maxo ne se fixe aucune limite et saupoudre le monde de bien jolis motifs. PAR BARBARA KELLER Le monde entier connaît votre our- son-doudou depuis que Beyoncé en a publié la photo sur les réseaux sociaux. Il a une posture assise et les bras grands ouverts. Vers qui, vers quoi tend-il les bras ? Vers la vie, le bonheur, vers vous tout simplement. Et vous, vers quoi tendez-vous les bras ? Vers le ciel, vers une forme de spiri- tualité teintée de liberté. Vers l’avenir, l’espoir et tous ceux que je croise sur ma route. Comment a germé l'idée de cet ourson, sa forme, son tissu ? L'envie de réaliser un objet design à partir d'un objet qui n'est jus- tement pas considéré à l’origine comme un objet design. J’ai fait mes études d’architecte d’intérieur et de designer en Angleterre, où j’ai baigné dans la culture du hug (faire un câlin en se prenant dans les bras). L’éloignement m’a fait imaginer un partenaire inanimé qui puisse recueillir nos émotions (maladie, exil, décep- tion amoureuse…). Une sorte de confident pour adulte, émotionnelle- ment connecté et qui nous rassure par sa douceur, l’éclat de ses couleurs. Fait de wax, mon doudou invite au voyage et àla curiosité. Il crée un véritable pont culturel. Je l’emporte àchacun de mes déplacements, de Paris àNew-Yorken passant par Dakar et Shanghai. De quoi rêvait la petite Myriam ? Je rêvais d'être un top modèle comme Naomi Campbell. Elle était l’une des premières icônes noires dans le mannequinat. Je pouvais m’identifier àelle et je rêvais de glamour et de beauté. Pour moi, elle était synonyme d’excellence avec sa démarche droite et sa tête relevée. Il y a un projet qui vous tenait à cœur, c’est la création d’une asso- ciation pour les enfants hospitalisés. Pourquoi ? Mon père est lui-même handicapé, touché dès son enfance par la poliomyélite (infection virale très conta- gieuse touchant principalement les enfants, ndlr). Àl’époque, il n’y avait pas encore de vaccin contre cette maladie. Je suis donc sensible au fait qu'un enfant hospitalisé doit être accompagné, devrait avoir accès àdes activités artistiques pour pouvoir s’éva- der un peu, oublier la maladie.
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