ANFORM MARTINIQUE N75

novembre - décembre 2017 • anform ! 67 lipohypertrophique, la résorption de l'insuline est imprévisible et occa- sionne des variations de glycémie et de possibles hypoglycémies. Il faut alors changer d'endroit et passer à une zone de tissu sous-cutané sain, ce qui implique parfois une réduction des doses d'insuline. Cela doit être validé par un médecin ou un infirmier. Si l’injection est trop profonde, elle traverse la couche cutanée et va directement dans le muscle oùla résorption de l'insuline est naturellement différente et plus rapide àcause d’une vascularisation supérieure. Cela induit une augmen- tation de la concentration d'insuline sans le sang, et peut aussi entraîner une hypoglycémie. Un patient sur quatre s'injecte l'insuline avec une aiguille ayant déjà servi. L'aiguille n'est plus stérile et son biseau peut s'émousser, ce qui augmente le risque de micro-traumatismes, de douleurs et de lipohypertrophies. En effet, la formation de micro-bulles d'air est possible si l'aiguille est restée sur le stylo, et on risque d'in- jecter une dose d'insuline inexacte. BONS GESTES Pour éviter ces complications, la technique optimale d'injection avec les gestes suivants est àappliquer : • apprendre à reconnaître les bosses et boules de graisse avant toute nouvelle injection par une inspection et une palpation légère de la peau ; • injecter lentement la dose d'insu- line ; • respecter la rotation des zones d'injection, sur les quatre endroits du corps : l'abdomen, les cuisses, la partie postérieure du bras et les fesses, en alternant. Les endroits d'injection doivent être divisés en plusieurs zones, en général quatre, qui “tournent” toutes les semaines. Les injections doivent être séparées environ de la largeur d'un doigt. Cette méthode permet pour un patient, qui s'applique quatre injections par jour, de ne pas se piquer plus d'une fois par semaine au même endroit ; • à chaque injection, utiliser une aiguille neuve et courte, de 4mm de préférence, pour atteindre le tissu cible entre derme et muscle. Insérer l'aiguille à 90 ° afin qu'elle traverse les 2 mm de l'épaisseur superficielle moyenne de la peau pour atteindre le tissu adipeux sous-cutané. • dans le cas de zones plus maigres, ou chez l'enfant, il faut effectuer un pli cutané entre le pouce et l'index avant l'injection. Déni de la maladie “Le diabète est très répandu chez nous. Cela est dû à la  génétique et aux mauvaises  habitudes alimentaires :  nourriture ou boissons trop sucrées, alimentation trop riche  en féculents et en produits industrialisés. Les personnes  qui s'auto-injectent perdent  donc très rapidement la moti- vation (essentielle à la bonne  exécution des injections), voire  arrêtent leurs injections. On  constate aussi que les per- sonnes sont plus résistantes que dans l’Hexagone. Il m'est  arrivé de constater des glycé- mies très élevées, de l'ordre  de 5 g/l de sucre, alors que la personne me parle encore...  Avec un tel taux de sucre dans  le sang, la majorité des gens  tomberaient dans le coma !  De plus, chez beaucoup de personnes diagnostiquées diabétiques, il y a localement  un déni de la maladie. Elle est  donc mal prise en charge par  le patient ou prise en charge lorsqu'elle devient grave avec des complications comme la  perte de la vue, ulcères, obliga- tion d'amputations...” Véronique Lafleur, infirmière. © ISTOCK

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