ANFORM MARTINIQUE N75

novembre - décembre 2017 • anform ! 35 Si pour certains, la gourmandise est synonyme de gloutonnerie, pour d’autres, elle est pur plaisir gustatif et convivial. À l’approche des fêtes de fin d’année, il est peut-être temps d’arrêter de culpabiliser… PAR CÉLINE GUILLAUME Menus plaisirs La gourmandise : ••• un péché mignon ! L a gourmandise, péché des moines vertueux ou péché capital ? Certai- nement, le plus délicieux des sept ! Le Larousse définit la gourmandise comme le “caractère, défaut du gourmand” . Le gour- mand est, lui, “celui qui aime la bonne nourriture et qui sait l'appré- cier”. Dans l’ancienne langue, il était au contraire “celui qui mange avec avidité” . Des définitions qui portent àconfusion ! “J’ai parcouru les dictionnaires au mot “ Gourman- dise”, et je n’ai point été satisfait de ce que j’y ai trouvé. Ce n’est qu’une confusion perpétuelle de la gourmandise proprement dite avec la gloutonnerie et la voracité”, écrivait déjà Anthelme Brillat- Savarin dans sa Physiologie du goût (1825). Définir la gourmandise relève donc d’un exercice difficile, variant selon le ressenti de chacun. Patrice, 35 ans, se définit comme un grand gourmand : “Manger des bonnes choses, en bonne quantité, me fait plaisir, surtout lorsque je les partage !” Sa femme Laurence n’est pas du même avis. Selon elle, le comportement de son mari relève davantage de la goinfrerie ! Pour Karelle Fernet, diététicienne- nutritionniste : “La gourmandise est l’appétence pour les bonnes choses. L’alimentation habituelle reste équilibrée, ce qui n’empêche pas de se faire plaisir de temps en temps.” Tout est donc question d’équilibre. La gourmandise est qualité lorsqu’elle n’est pas glou- tonnerie,envie de consommer sans commune mesure.Elle se distingue de troubles du comportement ali- mentaire comme la boulimie car n'est en rien pathologique. Elle le devient quand on ne sait pas s’arrê- ter, quand l’appétit vient masquer ou compenser quelque chose, quand le plaisir devient souffrance. Dossier © ISTOCKPHOTO