ANFORM MARTINIQUE N75

22 anform ! • novembre - décembre 2017 en temps réel les mouvements de la cible (la tumeur) pour qu'elle reste au centre de l'image. Autres éléments importants qui pénètrent actuellement les blocs hybrides, des détecteurs qui affichent en temps réel, pendant l'opération, les radiations reçues par le patient. Ce système pourrait également mesurer l'irradiation des personnels soignants de façon très précise. Enfin et surtout, la grande révolution àattendre, celle qui un jour permet- tra peut-être l'autonomisation des robots, c'est l'intelligence artificielle. Le principe en est simple, explique le Pr Luc Soler qui reprend une méta- phore aéronautique : “Aujourd'hui nous avons juste la check-list mais pas de boîte noire pour enregistrer ce qu'on fait.” Demain, tout sera enregistré. L'intelligence artificielle repose sur l'analyse de données de masse. Àpartir de ces données, elle permet une aide àla décision. “On part des images préopératoires, on modélise le patient en 3D, toutes ces données sont injectées dans un système de deep learning qui va les comparer à tous les patients de sa database.” Le système fournit ensuite un planning préopératoire du type : “Votre patient ressemble à telle ou telle personne opérée avec succès par cette méthode. Nous vous recommandons de suivre cette procédure.” Le système peut intégrer d'autres informations dans sa décision comme l'expérience du chirurgien. Il suffit qu'il ait dans sa base de données l'historique des interventions du praticien. Cette aide à la décision n'empêche pas le chirurgien de faire un choix dif- férent car l'intelligence artificielle et l'intelligence humaine ne sont pas là pour se concurrencer mais pour se renforcer mutuellement. In fine, l'opération est programmée selon des modalités précises. Une “tour de contrôle automatisée”permet de vérifier que la procédure se déroule bien comme prévu. “On n'a pas sorti l'humain de la boucle, c'est lui qui reste l'acteur principal, celui qui décide” , insiste le Pr Soler, “mais on a intégré, pour des raisons de sécu- rité, un acteur de contrôle.” Plus d’infos : urofrance.org , urologie-sante.fr ••• Le toucher virtuel Pour les chirurgiens, la perte du toucher est une des principales difficultés  à surmonter lorsqu'ils opèrent avec un robot. Diverses techniques ont été développées pour essayer de redonner au chirurgien ce sens essentiel à sa pratique. C’est le cas du gant connecté développé par la société Neurodigital technology. Grâce à un système de senseurs et de vibrateurs, l'utilisateur peut toucher et ressentir des objets qu'il voit dans son casque virtuel. Il peut, par exemple, attraper un ballon, mouvoir une manette, appuyer sur un bouton électrique, enlever un pétale de fleur et percevoir sa  texture, et même ressentir la chaleur d'une flamme… © IRCAD © IRCAD © NEURODIGITAL TECHNOLOGIES

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