ANFORM MARTINIQUE N75
158 anform ! • novembre - décembre 2017 psycho un travail qui nous pèse, mais qui nous permet de payer les factures. Cette situation génère bien des frus- trations et peut conduire certains àla déprime, voire àla dépression. C’est la crise de la quarantaine ! Àquel âge intervient cette crise ? Pas facile de le dire précisément. Entre 35 et 50 ans, la fourchette est large. Elle semble survenir plus tard désormais, du fait d’un allongement de la vie, donc plutôt vers 45 ans. Quant àsa durée, elle dépend bien sûr de la capacité de chacun àanalyser, modifier, com- prendre et vivre ces années de doutes et de bouleversements. Hommes et femmes adoptent des positions bien différentes. Chez la femme, l’ap- proche de la ménopause peut être difficile à vivre. Le corps manifeste déjà les premiers signes de vieillis- sement. Dans les années à venir, sa féminité ne reposera plus sur la procréation. Chez beaucoup d’entre elles, ne plus être féconde revient à ne plus être vraiment femme, à être moins désirable. Elles devront réapprendre à aimer leur corps et chercheront àêtre rassurées par leur conjoint sur leur sex-appeal ou sur leur amour pour elles. Pas facile, alors même qu’il connaît souvent, lui aussi, une période de doute. Ces peurs entraînent une importante remise en question, à la fois personnelle, du couple et de la vie. Facteur aggravant, àcette période de la vie, les enfants ayant grandi volent de leurs propres ailes. Quand ils partent, le couple parental doit se repositionner, retrou- ver ses repères. Un vrai défi, surtout lorsque père et mère se sont beau- coup investis. DÉMON DE MIDI Les femmes, après avoir tant donné à leur famille, ressentent à la qua- rantaine une vraie lassitude, à la fois physique et psychologique. Elles vont parfois rejeter les valeurs et les devoirs qu’elles ont pourtant toujours approuvés, cherchant à vivre enfin pour elles, avec une détermination qui peut sembler égoïste. “Mon couple a failli voler en éclat au départ de notre fille, explique Catherine. Nous nous sommes aperçus que nos seuls projets concernaient Lisa. Nous n’échangions rien d’autre. Il y avait toujours de l’amour. Nous avons ••• pu repartir, mais il a fallu apprendre à fonctionner à deux.” D’autres femmes auront la sensation qu’il est trop tard et, àl’inverse, ne plus avoir envie de rien, se sentir totalement inutiles, baisser les bras, se résigner, vivre déprime et dépression. Chez l’homme, ce sont les problèmes de santé, les difficultés au travail, une insatisfaction affective, ou encore le décès d’un parent, qui jouent le rôle de révélateurs et ouvrent la voie aux questionnements. Les enfants ont grandi, les parents ont vieilli. La peur de vieillir à son tour, la monotonie dans le couple, la peur d’être dis- tancé, notamment au travail par des collègues plus jeunes, génèrent chez le quadragénaire le besoin de plaire, de séduire ànouveau et si possible une femme plus jeune (que lui ou que la sienne !). C’est le célèbre démon de midi. Le sentiment de n’avoir pas vécu, ou pas assez, ou pas comme il aurait voulu, pousse l’homme à rat- traper le temps perdu. Chez l’homme comme chez la femme, l’irritabilité, la fatigue, l’ennui, l’abattement, la déprime signalent une possible crise de la quarantaine. Les angoisses
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