ANFORM MARTINIQUE N75
156 anform ! • novembre - décembre 2017 psycho leur culture ou de leur religion. Ce type de lecture pourrait leur donner l’occasion d’imaginer des situations qu’elles ne vivent pas dans leur réalité sexuelle (scénarios de bruta- lité, de domination, de triolisme, de bondage…). D’ailleurs, il n’est pas obligatoire de réaliser un fantasme. Sa force réside dans l’imaginaire ! Le concrétiser peut s’avérer être, dans le meilleur des cas, insatisfaisant ou décevant par rapport àl’idée qu’on s’en faisait. Et, dans le pire des cas, il peut mettre en péril son intégrité physique et/ou émotionnelle. Ce type de lecture est-il déculpabilisant ? Les lecteurs s’aperçoivent que cer- taines de leurs pensées secrètes, qu’ils croyaient mêmes hon- ••• teuses, ne leur sont pas exclusives puisqu’ils peuvent en trouver la narration et la description. Cette littérature peut aussi répondre à une forme de curiosité en lien avec la sexualité. Cela peut être l’occa- sion pour les lecteurs de confronter leur sexualité ou leur vision avec celle décrite dans le livre érotique. Cela peut également les pousser à s’interroger sur leur propre sexua- lité. La littérature érotique est aussi un support permettant de découvrir de nouveaux horizons en explorant et en élargissant des sentiers jusqu’alors inconnus, qu’on ne soupçonnait pas ou que l’on ne s’autorisait pas. Les lecteurs peuvent identifier leurs limites, leurs tabous, s’en approcher, et tenter de les repousser. Le bon roman Pour choisir un bon roman érotique, “la sensualité doit côtoyer l’interdit, les fantasmes doivent déjouer le quotidien, et les intri- gues doivent surprendre” , suggère Marie Gray, auteure de nouvelles éro- tiques. Il ne suffit pas de parler de sexe ou de faire preuve de vulgarité pour faire un ouvrage érotique. Ce qui compte, c’est plu- tôt la capacité de l’histoire à accrocher ses lecteurs, à les émoustiller et, donc, à les transporter au-delà de ce qu’ils pensaient. © ISTOCKPHOTO
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