ANFORM MARTINIQUE N75
154 anform ! • novembre - décembre 2017 psycho Et si on pimentait nos lectures ? Entre les couvertures… d’un livre Cinquante nuances de grey, Sept nuits, Charmant salaud … Longtemps taboue, la littérature érotique connaît aujourd’hui un nouvel essor. Rencontre avec Diane Alot- Nolar, sexologue clinicienne. MARIE-FRANCE GRUGEAUX-ETNA La littérature érotique n’est pas un genre nouveau ? Elle existe depuis plusieurs siècles ! Pendant longtemps, les écrits éro- tiques incarnaient une liberté de pensée allant à l’encontre de la morale dominante. C’est pourquoi ces écrits, au demeurant interdits, exposaient leurs auteurs et éditeurs à des peines de prison, voire à la mort. En conséquence, cette littéra- ture considérée comme subversive était le plus souvent anonyme, circulait clandestinement, et ne touchait qu’un assez petit nombre d’amateurs. Pourtant, certains écri- vains de renom, tels que Guillaume Apollinaire, Georges Bataille, David Herbert Lawrence ou Henry Miller ont bravé ces interdits et publié des textes érotiques sous leurs noms. © ISTOCKPHOTO Le renouveau du genre érotique est-il venu des femmes ? Les femmes, comme la roman- cière Colette, ont investi progressivement l’espace d’une littérature jusqu’alors écrite par des hommes et pour des hommes. Mais il a fallu attendre la libération sexuelle et les victoires du fémi- nisme pour que cela s’intensifie. Malgré tout, les récits d’ Histoire d’O (1954)et Emmanuelle (1959), pré- ludes de cet érotisme au féminin, ont toutefois été publiés sous pseu- donyme. Il se sera ensuite écoulé pas moins de 40 années pour que des écrivaines telles que Régine Desforges, Catherine Millet ou Alina Reyes, forgent leur place dans cette écriture érotique et s’imposent ouvertement en librairie.
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