32|anform ! ◆ mai - juin 2024| L ◆Par Anne de Tarragon Voilà 2 ans qu’Émilie suit un véritable parcours du combattant pour devenir mère. Elle a investi temps et argent, et fait l’expérience de toutes les techniques de Procréation médicalement assistée (PMA). Par son témoignage, elle souhaite rappeler aux femmes les implacables rendez-vous de l’horloge biologique. |santé◆Procréation| « Les femmes sont, à mon sens, insuffisamment alertées sur le fait que leur réserve ovarienne est fixée à la naissance et que les ovocytes, non seulement baissent en quantité au fil des années, mais aussi en qualité, limitant la faculté de concevoir. » À la quarantaine, Émilie, alors célibataire, est confrontée à la peur et à la responsabilité de faire un enfant toute seule. Un parcours qui s’annonce d’autant plus difficile, qu’avant l’entrée en vigueur de la loi du 2 août 2021 sur la bioéthique, les femmes célibataires ou les couples homosexuels ne pouvaient recourir à la PMA en France. ◆ J’avais des peurs « Je me suis rendue en Espagne où les dons (sperme et ovocytes), rémunérés, sont beaucoup plus nombreux. Rendez-vous et examens peuvent se faire à distance. Une contrainte de taille : compte tenu du cycle menstruel, il faut pouvoir voyager au dernier moment. Sans information sur le donneur, à part l’âge et le groupe sanguin, j’avais des peurs sur cette part de génétique qui m’échappait, mais j’ai franchi le pas. » Émilie réalise le parcours préparatoire, puis se rend sur place pour l’insémination. Elle tombe enceinte. Malheureusement, l’échographie de suivi faite en Guadeloupe Mon parcours en détecte une absence d’activité cardiaque. Choquée et abattue, Émilie doit faire une interruption médicale de grossesse par voie médicamenteuse. « Ça a été très difficile psychologiquement. Je me suis beaucoup interrogée : avais-je fait ce qu’il faut pour que cette grossesse se poursuive ? » ◆ Tout tenter ! 3 mois plus tard, elle relance son projet et tente une, puis deux autres inséminations chez un gynécologue libéral (protocole interdit par la loi), grâce à des paillettes issues de l’une des deux banques de sperme européennes au Danemark. Émilie PMA
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