ANFORM MARTINIQUE N112

48 | anform ! ◆ janvier - février 2024| bation (CPIP). Ces derniers prennent note des attentes des victimes et des auteurs d’infractions. Évidemment, les groupes de rencontre victimes-agres- seurs sont accompagnés par des professionnels formés. ◆ Quels sont les effets thérapeutiques ? 1. La reconstruction de la victime Lui permettre d'exprimer son ressenti et ses émotions. Lors d'un événement traumatique, la violence (physique ou psychologique) est telle que les res- sources et les possibilités d'action de la personne sont dépassées. C'est ce qui entraîne par la suite un sentiment intense de culpabilité et d'impuis- sance. Autrement dit, permettre aux victimes de raconter aux agresseurs leur histoire, cela leur redonne une place de sujet. La victime peut sortir de ce sentiment d’impuissance. Un événement traumatisant (même s’il ne dure que très peu de temps, comme le vol d’un sac) peut avoir des répercussions dévastatrices. Les conséquences du traumatisme psy- chique sont : phobies sociales, anxiété, atteinte de l'estime de soi, troubles du sommeil, hypervigilance, dépres- sion, culpabilité, colère, repli sur soi, troubles alimentaires, reviviscences Je verrai toujours vos visages , de Jeanne Herry est un film exceptionnel, qui met en lumière la justice restaurative. Jeanne Herry parvient avec justesse à rendre compte de l'impact d'une agression dans la vie des victimes et des conséquences du trauma. Le film illustre bien que l'acceptation passe d'abord par la compréhension de ce qui s'est passé. Il met également en lumière le travail approfondi et difficile qu'implique la justice restaurative pour tous les profes- sionnels. Un film à voir absolument ! | santé ◆ Droit| traumatiques. Les victimes veulent transmettre aux auteurs, la souffrance ressentie même des années après les faits. Parfois, malgré le temps, un travail thérapeutique avec un psychologue, la victime n’arrive pas à se remettre du traumatisme vécu. On parle alors d’un syndrome de stress post-traumatique. La justice restaura- tive est très souvent proposée à ces personnes. 2. La responsabilisation de l’auteur Agresseurs, mais humains ! Tout l'enjeu est alors de leur faire prendre conscience de leurs actes. Les agresseurs ont très souvent recours de façon inconsciente à un processus psychologique puissant : la disso- ciation psychique. Ils se coupent de leurs ressentis émotionnels au moment des faits. S'y reconnecter est très violent pour eux, mais c'est ce qui leur permet une prise de conscience dans le cadre du dispositif. Ramener l’auteur à se mettre à la place de la victime afin de prévenir la récidive et lui permettre une meilleure réinté- gration dans la société. Dans la justice restaurative, la force de l'empathie et le partage des émotions sont la base du dispositif. Ce sont de puissants leviers thérapeutiques.

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