ANFORM MARTINIQUE N112

| anform ! ◆ janvier - février 2024| 47 grâce à la justice restaurative ◆ Par Mandy Coubard, psychologue clinicienne Quand victimes et agresseurs se réparent ensemble. C’est le but de cette forme de justice qui se développe en France. Elle apporte des réponses aux victimes et une meilleure prise de conscience de leurs actes aux auteurs des infractions. Explications. Se reconstruire ◆ Qu’est-ce que c’est ? La justice restaurative (anciennement appelée réparatrice) a pour objectif de permettre un dialogue entre les victimes et les auteurs d'infractions pénales pour offrir réparation et apaisement. Mise enœuvre en France enmars 2017, cette mesure judiciaire fait déjà ses preuves depuis plus de 20 ans au Canada. Des victimes et des auteurs d’infractions en face-à-face, l’idée peut paraître périlleuse. Elle peut pourtant s’avérer salutaire ! Car aussi surprenant que cela puisse paraître, un procès ne répond pas à toutes les questions des victimes et des condamnés. Il ne permet pas toujours de s’expliquer. Un procès est donc une étape importante, mais peut ne pas être suffisant. Cette étape supplémentaire, c’est donc la justice restaurative. ◆ Comment çamarche ? Elle prend la forme de rencontres entre trois ou quatre auteurs d’infractions et trois ou quatre victimes qui ne sont, toutefois, pas directement confrontées à leurs agresseurs, mais avec des individus ayant commis des faits similaires. Ce peut être aussi des médiations. Dans ce cas, la victime fait face à son « bourreau » . La démarche n’est pas imposée par un juge. Les victimes et les auteurs d’infractions doivent être volontaires. Le processus est gratuit. Les victimes n’ont rien à débourser et les condamnés n’ont rien à y gagner. Pas de remise de peine en vue pour avoir participé à une mesure de justice restaurative. Le juge n’aura pas accès aux échanges qui auront lieu durant ces rencontres. En revanche, condition indispensable pour qu’un auteur d’infraction puisse y participer, il doit avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés. Mais avant que des condamnés et des victimes ne se rencontrent, une longue préparation les attend, que ce soit pour une ren- contre ou une médiation. Elle peut durer jusqu’à 1 an. Chaque participant est d’abord reçu individuellement, à plusieurs reprises, par des conseillers pénitentiaires d’insertion et de pro- | santé ◆ Droit |

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