ANFORM MARTINIQUE N112
32 | anform ! ◆ janvier - février 2024| | santé ◆ Maladie chronique | Seule solution : prévenir ! «Quand un patient atteint de diabète suit scrupuleusement les indications données par son médecin, cesmanifestations oculaires peuvent être évitées », explique le docteur Bonnafous. Un diabète « déséquilibré » , c’est-à-dire nonmaîtrisé, est responsable de ces complica- tions au niveau des yeux. D’où l’intérêt de contrôler sa glycémie quotidiennement et d’adapter son traitement, notamment par insuline, à sa consommation alimentaire et à son activité physique. « Si le patient fait un excès exceptionnel, en partageant un gâteau d’anniversaire, par exemple, il doit immédiatement ajuster sa dose d’insuline. » Pour les personnes atteintes de diabète de type 1, il y a peu de risque de complication dans les 5 ans suivant le diagnostic. Mais après 5 ans d’évolution de diabète et dans les cas de diabète de type 2, le risque de complications est réel. Une surveillance régulière des yeux est alors nécessaire. « En général, une visite annuelle chez l’ophtalmologue suffit, mais en cas de rétinopathie ou demaculopathie diabétiques, on peut augmenter la fréquence des contrôles » , complète lemédecin. « Contrôlez attentivement votre glycémie pour éviter toute compli- cation ! » ◆ La rétinopathie diabétique Á l’origine de la rétinopathie diabé- tique, la diminution prolongée de l'apport sanguin à la rétine, appelée ischémie rétinienne chronique. Celle-ci provoque une production de facteurs de croissance vasculaire (VEGF) dont le but est de produire de nouveaux vaisseaux sanguins pour augmenter l’apport en oxygène au niveau de la rétine. Or, ces nouveaux vaisseaux sont encore plus fragiles que ceux qui existent déjà, et n’amé- liorent pas la perfusion rétinienne. Au contraire, ces néovaisseaux sont une source de complications telles que des hémorragies intra-oculaires, des décollements de rétine ou des glaucomes néovasculaires. Les manifestations de la rétinopathie diabétique sont un rétrécissement du champ visuel, d’abord périphérique, puis central si le phénomène s’ampli- fie et s’étend jusqu’à la macula (zone aumilieu de la rétine). Dans les cas les plus graves, la perte de la vision est totale. En France, la rétinopathie dia- bétique concerne 50 % des patients diabétiques et représente la première cause de cécité avant 65 ans. ◆ Lamaculopathie diabétique Elle est provoquée par l’inflammation de la rétine. L’excès de sucre dans le sang génère une irritation des parois des vaisseaux sanguins du corps, et en particulier ceux de la rétine. Ces derniers deviennent anormalement perméables et sont à l’origine d’une accumulation de liquide dans la rétine. C’est l’œdème maculaire diabétique, responsable d’une baisse progressive de la vision centrale. « Le patient verra de moins enmoins bien, notamment en voyant les lignes on- duler, ainsi que des taches sombres dans son champ visuel central. » ◆ Les traitements Dans le cas de l’ischémie, l’objectif est d’arrêter la production de vaisseaux de mauvaise qualité en empêchant la rétine de sécréter du VEGF, ces facteurs de croissance des vaisseaux. La technique utilisée pour cela est le laser rétinien. S’il y a une hémorragie intra-oculaire ou un décollement de la rétine, la seule option est la chirur- gie. Dans le cas de l’inflammation, on pratique en première intention des injections dans l’œil d’anti-VEGF ou de corticoïdes. Ces injections vont permettre de diminuer l’inflammation et la perméabilité des parois des vais- seaux. On peut aussi utiliser le laser pour détruire les anomalies vascu- laires. Si la maculopathie diabétique peut être traitée grâce aux injections d’anti-VEGF ou de corticoïdes pour améliorer l’acuité visuelle, la rétinopa- thie diabétique peut être uniquement stabilisée par le laser.
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