112|anform ! ◆ novembre - décembre 2023| 2 |enfants ◆Jeux| V Stimuler les fonctions cognitives Chez tous les joueurs, les dominos stimulent les fonctions cognitives que sont l’attention, la mémoire, les fonctions exécutives (inhibition, planification...), les fonctions visuo-spatiales, le langage. Ils favorisent l’observation, la préhension, la vue, la motricité fine, la coordination main/ œil. Ils développent la patience et suscitent aussi l’élaboration de stratégies. L’enfant est incité à prévoir les suites du jeu, à planifier, voire à anticiper, le jeu de son adversaire, à être rapide et efficace, à se servir de sa mémoire. « Le jeu de dominos est aussi un excellent outil pour la motricité, explique Élodie Frenet-Beauchet. Il permet d’exercer, de découvrir la latéralité, dans la mesure où le jeu s’étend aussi bien à droite qu’à gauche. Certains enfants ont tendance à privilégier un côté. On va donc les encourager à prendre en compte les deux côtés et introduire les notions spatiales (haut, bas, droite, gauche), afin de placer les dominos au bon endroit et dans le bon sens. En jouant aux dominos, l’enfant affine ses habiletés à se repérer dans l’espace et entraîne sa motricité fine puisqu’il doit placer ses pièces avec précision. » En bois ? À thèmes ? L’orthophoniste Élodie Frenet-Beauchet préfère « les dominos en bois pour les petits. L’idéal, c’est un domino recto-verso avec, par exemple, des animaux d’un côté et des points de l’autre, cela permet de varier les déclinaisons du jeu et de suivre l’évolution de l’enfant. Chacun peut aussi fabriquer son propre jeu et choisir d’y jouer à sa manière. Et cela peut être tout simplement d’en faire des constructions ! » Il existe aussi des variantes tactiles (avec lesquelles jouer les yeux fermés, pourquoi pas), à thèmes, ou avec des formes différentes (triangle). 3 V Renforcer les interactions sociales Le jeu de dominos tend à développer les interactions et les compétences sociales, en favorisant un épanouissement de la personnalité. « Le domino fait partie de nos traditions, poursuit Élodie Frenet-Beauchet. Il assure la continuité du lien social. C’est un atout. Les enfants ont tous vu des adultes jouer. Cela génère chez eux une envie d’imitation. Certains vont adopter la gestuelle ou le vocabulaire d’un parent. Je constate toutefois que les enfants ne sont pas forcément invités à participer aux parties des adultes. Mais s’ils y sont sensibilisés, ils vont avoir un mouvement spontané pour être intégrés au jeu. »
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