ANFORM MARTINIQUE N108
84 | anform ! ◆ mai-juin 2023| | BIEN-être ◆ Libido| ) Quelles solutions ? Votre gynécologue ou médecin traitant est là pour vous accompagner. Il trouvera des solutions médicamenteuses face au déficit hormonal. L’aromathérapie et l’homéo- pathie sont également des recours. Les pilules de Viagra ou Cialis sont désormais connues pour les problèmes de dysfonc- tion érectile. « Le culte de la masculinité (et conséquemment celui de la performance) est très présent chez nous. L’Antillais est donc très attentif à son érection. Il se met la pression. Aussi, les troubles érectiles sont très mal vécus et provoquent de l’anxiété » , indique Diane Alot-Nolar. Sur un plan plus psychologique, elle recommande de se rapprocher d’un (psycho) sexologue pour se faire aider dans ces moments délicats. Elle ajoute recevoir « beaucoup d’hommes qui souffrent de carence affective dû au manque de démonstration de leur partenaire. À 50 ans, ils ont besoin d’être touchés. » Par ailleurs, il ne faut pas rester bloqué et savoir adapter sa sexualité. « La pénétration n’est pas une fin en soi. Il faut faire preuve d’imagination dans les positions, les jeux sexuels » , conseille la professionnelle. La clé, selon elle, est de porter un regard bienveil- lant sur soi. Ce qui, fort heureusement, est le cas de certaines femmes qui vivent la ménopause comme une libération. Plus de serviettes hygiéniques, plus de contraintes. Ces quinquagénaires, désormais épanouies, n’ont plus rien à prouver et décident de vivre leur sexualité comme elles l’entendent. Leur curiosité les amène à découvrir une sexualité récréative avec de nouvelles pratiques. Sans pression ni inhibition, elles (re)découvrent l’orgasme, selon Diane Alot-Nolar. « Vivre sa sexualité durant la ménopause dépend de sa personnalité. Si on est optimiste, on accepte les changements et on s’adapte. Ce n’est pas la fin de la vie sexuelle. » ) Quels impacts sur la sexualité ? Ces changements affectent la vie sexuelle. On se sent moins désirable, attrayant, donc on se dévalorise, on se replie sur soi avec moins de désir. La femme a l’impression d’être vieille, que l’arrêt de ses règles fait qu’elle n’est plus une femme. « Absolument pas ! » , s’insurge Diane Alot-Nolar. « La ménopause n’est pas du tout la fin de la féminité » , renchérit-elle. La ménopause (à cause de la sécheresse et l’atrophie vaginales provoquées) peut rendre les rapports sexuels douloureux. C’est la dyspareunie. Il apparaît évident, pour la sexologue, que ce profond inconfort influe sur le désir et le plaisir. Il n’est alors nullement surprenant que la femme développe des stratégies d’évitement des sollicitations intimes. L’autre phénomène qui fait surface chez la quinquagénaire est le syndrome du nid vide. C’est ainsi que l’on décrit le fait qu’une fois les enfants partis, la mère est envahie par un sentiment de tristesse. Plus d’enfants, plus d’objectifs. Si le couple avait des problèmes latents (autrement appelés conjugopathie), ceux-ci ressurgissent plus intensément car le travail et la progéniture ne font plus écran. L’homme connaît également des désagréments causés par l’an- dropause : érections moins fermes ou absentes, baisse de la libido, des fantasmes et des rêves érotiques. On constate également un impact sur la période réfractaire. Après un orgasme, l'homme ne peut plus avoir d'érection pendant un certain temps. Avec l’âge, cette période s’allonge. « Andropause et ménopause génèrent un climat peu propice au sexe » , conclut Diane Alot-Nolar. « Andropause etménopause peuvent générer un climat peu propice au sexe.»
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