ANFORM MARTINIQUE N108

| anform ! ◆ mai-juin 2023| 77 « J’ai retrouvé un sommeil réparateur. » « Diagnostiquée en dépression, j’ai eu dumal à l’accepter, explique Christelle, mais c’était une évidence, ça ne tournait plus rond dansma tête, je neme reconnaissais plus. Onm’a prescrit des antidépresseurs, mais j’ai voulu trouver des alternatives, j’ai découvert l’auriculothérapie. Lors de la séance, j’ai dûme remettre dans le souvenir d’un événement douloureux. Quand l’émotion a été à sonmaximum (9/10), le médecin est intervenu avec son appareil sur une oreille puis l’autre. Bizarrement, en quelques instants, j’étais incapable de retrouver l’émotion ni l’événement, comme si ce souvenir s’était dilué. Après quelques respirations, j’ai dû évaluer mon nouveau niveau d’émotion, redescendu à 2 ou 3. Le second effet notable, c’est que j’ai eu dès la nuit suivante, un sommeil vraiment réparateur. Jeme suis sentie en forme. Je suis quelqu’un de très cartésien et pragmatique, ça m’a secouée de voir à quel point ça a été rapide et efficace. » Cette technique permet d’agir sur les suites des traumas (agressions, viols, deuils), les états d’anxiété, de dépression. « Je souffrais d’anxiété, témoigne à son tour Sandrine, d’un stress que je ne comprenais pas ; sans raison, j’avais de brusques changements d’humeur. J’ai fait une séance d’auriculothérapie, pendant laquelle j’ai visualisé une situation stressante au travail qui a suffiàme libérer. Ça a été simple et durable. » L’auriculothérapie permet également d’agir sur des causes de stress plus immédiates. Imaginons que vous ne supportiez pas le comportement d’une personne de votre entourage proche. « À la fin de la technique, le comportement de la personne en question cesse d’être quelque chose d’irritant pour le patient, explique le Dr Thomas. Du coup, il mo- difie son comportement, sa façon de l’aborder, de lui parler. Généralement le comportement jugé perturbant de la personne semodifie aussi. Neuf fois sur dix, une séance suffit. » Témoignages ◆ Gestion du stress Pour la gestion du stress, la technique diffère, explique le Dr Di- dier Thomas, médecin généraliste, homéopathe, acupuncteur et ostéopathe : « Voilà un peu plus de 10 ans, un psychiatre argentin, le Dr Daniel Asis, a trouvé une technique totalement originale de gestion du stress grâce à l’oreille. L’information qui vient au cerveau passe par la formation réticulée (située dans le tronc cérébral) qui est en lien avec les informations limbiques (les émotions). 30 % de ces informa- tions vont directement dans le cortex en passant par le thalamus, mais 70 %vont dans l’oreille, effectuant des allers-retours avant de repartir vers le cerveau. Cela fait de l’oreille un véritable satellite du cerveau et un point clé enmatière de physiologie. Sur le lobule de l’oreille, une zone correspond à l’émotion et à la mémoire. C’est cette zone qui sera ciblée pendant la séance pour la gestion du stress. » Le médecin ne pique pas, il n’a ni aiguille ni aimant. Le patient tient enmain un capteur, relié à un petit appareil électrique qui permet aumédecin de repérer les différences de potentiel des points sur les différentes zones de l’oreille. Celles-ci étant repérées, il les traite. ◆ Organe clé L’oreille, et plus particulièrement la face latérale et médiale du pa- villon, représente « une carte » de 278 points figurant chaque partie du corps et reliés au système nerveux central. L’auriculothérapie permet d’activer la zone correspondant à la pathologie évoquée par le patient. Le message est alors envoyé au système nerveux central qui agit sur l’organe et le soulage. Pour des applications « classiques », le médecin utilise des aiguilles ou des aimants. L’auri- culothérapie assure une prise en charge de la douleur, tendinites, sciatiques, migraines, des addictions, des bouffées de chaleur de la ménopause et même du ronflement (une séance suffit) ! Elle est aussi d’une aide radicale contre le stress quelle qu’en soit l’origine.