ANFORM MARTINIQUE N108

| anform ! ◆ mai-juin 2023| 55 4 L’aider à se concentrer La première étape de la mémorisation est l’attention. Aucun moyen mnémotech- nique ne saurait être efficace sans elle. Nous pensons à tort que nous pouvons écouter un podcast tout en faisant un de- voir, téléphoner en conduisant, travailler tout en assistant à une conférence. En réalité, nous ne portons notre attention que sur une tâche à la fois. Il est donc indispensable de favoriser la concentra- tion en limitant les sources de distraction ou en ne conservant que celles qui ont du sens pour la tâche à accomplir. Par exemple, en aménageant dans la maison une salle sans écran dédiée au travail scolaire, en définissant un programme de travail où l’on ne réalise qu’un objectif à la fois, étape après étape. Il peut être utile de réduire l’accès à internet à des tâches bien délimitées. Le surcroît d’informa- tions qu’on y trouve sature la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) et empêche l’encodage et le stockage des informations sur le long terme avec donc des conséquences sur l’apprentissage. >> Et si on pratiquait la médi- tation ? Des études récentes utilisant des tests d’attention et d’évaluation de l’anxiété ont montré qu’une dizaine de mi- nutes de méditation quotidienne peuvent suffire pour favoriser la concentration. Sa pratique est notamment recommandée aux enfants sujets aux nouveaux troubles comportementaux tels que le Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Lui donner les bons outils Certaines personnes sont capables de retenir beau- coup d’informations en très peu de temps. Plusieurs cham- pions témoignent des mérites de la mémoire associative. Cela consiste à associer une information à retenir, un mot-clef à des images qui ont du sens pour nous. AnastaciaWool- mer, multiple championne de mémorisation et maintenant formatrice, explique qu’au début, les associations seront peut-être difficiles. Puis, à force de répétitions, elles se feront de manière automatique, plus fluide, un peu comme pour l’apprentissage de la lecture. « Progressivement, par transfert vers des réseaux non conscients, plus rapides, plus efficaces, le cerveau parvient à une automatisation. » Ex-danseuse professionnelle, elle raconte que pour retenir l’ensemble des décimales du nombre pi, elle associe chaque chiffre à un mouvement corporel. Mais surtout, l’idée selon laquelle on a une mémoire soit visuelle, soit auditive, soit kinesthésique (ceux qui ont besoin de manipuler pour apprendre) n’est pas retenue par la neuro-éducation ! Nous avons tous besoin de ces différents canaux, l’idéal est d’utiliser une combinaison de chaque méthode. Tous les moyens sont bons pour faci- liter l’apprentissage : le traditionnel surligneur et les fiches cartonnées ont encore de beaux jours devant eux, dessiner, réécouter en boucle ou faire des cartes mentales, par exemple, peuvent compléter le processus. 5

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