ANFORM MARTINIQUE N108
52 | anform ! ◆ mai-juin 2023| DOSSIER 1 Comment mieux apprendre grâce à la neuro-éducation ? L’accompagner avec bienveillance Des études récentes montrent que l’amour, le soutien et le réconfort communiqués par les parents sont essentiels pour un déve- loppement optimal du cerveau des jeunes enfants. Ainsi, ils développent des connexions lorsqu’il y a relation ou émotion liée à une in- teraction. Chez les plus grands, l’ancrage des informations est favorisé lorsque l'environ- nement est sécurisant. Selon Boris Cyrulnik, neuropsychiatre de renom, pour que l’appren- tissage soit associé à un moment de plaisir, il faut favoriser les expériences positives. >> « En classe, l’enseignant cherche à faire réaliser des tâches qui mettent enœuvre des compétences que l’élève possède déjà. L’objectif est qu’il se sente suffisamment efficace, tout en se dépassant ! » , explique Frédérique Perrin, formatrice en neuro- éducation en Martinique. « La mission du parent est d’encourager l’enfant et l’accompagner avec bienveillance, afin qu’il ait une vision positive et non défaitiste. » Lorsque les enfants se sentent en sécurité, valorisés et encouragés, ils sont plus motivés et plus engagés dans l'apprentissage. Cela favorise la consolidation des souvenirs à long terme. L'encourager à être autonome Tous les apprentissages que l’enfant aura acquis de manière autonome sont très utiles ! Comme il aura appris par lui-même, il gagnera en estime et en confiance en lui. C’est sur ce principe que Maria Montessori préconisait de rendre l’enfant le plus autonome possible dès son plus jeune âge, en adaptant l’environ- nement et le matériel à ses possibilités. Dans une classe Montessori, l’enfant manipule de la vraie vaisselle, des tasses en porcelaine, dans une cuisine à sa taille. Il peut ainsi participer aux tâches quotidiennes. Cela contribue égale- ment à lui donner le goût de l’effort plutôt que de lui faciliter la tâche en le mettant directe- ment sur la voie de la solution. D’autant que plusieurs études ont prouvé que l’on apprend mieux en commettant ses propres erreurs. Il faut donc encourager l’exploration et la créa- tivité plutôt que la sanctionner. « L’erreur est son amie. » Enfin, le chantage, les punitions, les récompenses sont à proscrire, sinon à limiter, car ils brident l’autonomie. En cas de bons résultats, mieux vaut le féliciter et lui exprimer votre fierté plutôt que de foncer lui acheter la dernière console de jeux ! Cette solution a plutôt tendance à favoriser les motivations extrinsèques qui, à l’âge adulte, seront moins utiles et difficilement comblées, alors qu’il est préférable que la source de motivation soit intrinsèque. 2
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