ANFORM MARTINIQUE N108
38 | anform ! ◆ mai-juin 2023| | santé ◆ Qualité de l’air| Pleins feux sur ◆ Par Bénédicte Jourdier Visibilité brouillée, ciel grisâtre, les particules fines sont des poussières en suspension qui dégradent la qualité de l’air. À haute concentration, elles peuvent affecter notre santé et notre environnement. Zoom sur ces polluants plus nombreux lors des épisodes de brume de sable. les particules fines ◆ Effets sur la santé Les particules fines sont une catégorie de poussières en suspension dans l’air. Elles affectent par « voie respira- toire, par voie cutanée, même si cela reste marginal, et par voie digestive lorsque les polluants contaminent l’alimentation » , explique le ministère de la Transition écologique. Elles peuvent aussi générer des maladies cardiovasculaires et sont classées cancérigènes de- puis 2013. ◆ D’où viennent-elles ? • Les particules fines peuvent être d’origine naturelle : « Les embruns, les pollens ou les particules minérales issues du sol » , précise une synthèse de Madininair qui parle de sources locales en opposition aux sources transfrontalières. Ces dernières proviennent « du Sahara et du Sahel. Elles sont transportées par le vent à haute altitude » . Il s’agit du phénomène de brume de sable. Plus proche de nous, le volcan de la soufrière, à Saint- Vincent avait émis des tonnes de cendres en 2021. • Les particules liées à l’activité humaine sont essentiellement formées de matière carbonée et de métaux lourds. À titre d’exemple, en Guadeloupe, les particules fines sont émises à 40 % par le trafic routier, 36 % par les industries, 8 % par la transformation et la distribution d’énergie et 3 % par l’agricul- ture. « Ces données varient selon les zones de prélèvements » , précise Céline Garbin, ingénieure à Gwad’air qui note un effet cocktail : « Les polluants se fixent sur les particules naturelles et complexifient la composition. » ◆ Une question de taille Ces polluants sont classés en deux catégories : les PM10 et les PM2,5. Des chiffres qui correspondent à leur taille, respective- ment 10 et 2,5 micromètres. Madininair, Gwad’air et prochai- nement Atmo* Guyane, étudient aussi les particules ultra-fines, « car plus elles sont fines, plus ces particules pénètrent profon- dément dans le système respiratoire et génèrent des complica- tions pour la santé » , précise l’ingénieure d’étude à Gwad’air. *Atmo France est une association qui fédère le réseau national des associations de surveillance de la qualité de l’air. Aux Antilles-Guyane, la concentration en particules fines augmente lors des épi- sodes de brume de sable, de mars à septembre. Mais les mesures restent stables et sous les seuils annuels régle- mentaires, selon les chiffres moyens relevés par Madini- nair, ces 20 dernières années en Martinique. Des tendances quasi-équivalentes en Guade- loupe et en Guyane. 15 000 litres C’est le volume d’air quotidien dont nous avons besoin pour vivre.
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