ANFORM MARTINIQUE N108
10 | anform ! ◆ mai-juin 2023| Firmine Richard, une femme engagée ◆ Par Barbara Keller À 76 ans, l’actrice pointoise, tantôt fantasque, tantôt émouvante, n’a rien perdu de ses envies de tournage. La doyenne des comédiennes antillaises est aussi une femme et une mère engagée dans de nombreuses causes. C’est tardivement, à plus de 40 ans, que Firmine Richard embrasse la carrière d’actrice avec un premier rôle mémorable aux côtés de Daniel Auteuil dans Romuald et Juliette. « Quand j’ai démarré cette carrière, j’avais déjà du plomb dans la tête. Dieu merci ! Cela m’a permis de passer de l’anonymat au rang de personne publique en gar- dant les pieds sur terre. Car, la célébrité change irrémédiablement votre vie, tant dans les relations avec les proches qu’avec les inconnus. On vous fait payer cher la célébrité, au propre comme au figuré ! Vous êtes également stigmatisée et mise en lumière par rapport aux agissements de vos proches. Ça a été le cas lors du procès de mon fils, Keneff. Il faut savoir se préserver. J’ai toujours réussi à rester moi-même et à évoluer au fil des expériences ciné- matographiques et théâtrales. J’ai appris ce métier sur le tas. » Son fils, sa bataille « Je viens de vivre le procès de mon fils unique qui s’est terminé le 10 février dernier avec l’issue que l’on sait (son fils a été condamné à 19 ans de pri- son, NDLR). Du fait de ma notoriété, le procès a été trèsmédiatisé. C’était très dur. Cette exposition rend vulnérable. Les médias exagèrent tout. Il faut gérer cette pression. Mon fils, c’est ma bataille, c’est ce qui me fait me lever le matin, j’ai signé à perpétui- té lorsque je l’ai mis au monde. Je serai toujours sa maman. J’ai reçu beaucoup de soutien dans cette épreuve et, aujourd’hui, il faut que j’accepte les choses que je ne peux changer. J’espère qu’il sortira de prison demon vivant. En attendant, il a choisi de reprendre ses études en prison et je vais lui rendre visite très régulièrement ! » Engagée au service des minorités Firmine Richard a occupé le poste de conseillère de Paris, chargée des relations interculturelles de 2008 à 2014, et conseillère d’arrondisse- ment jusqu’en 2020 . « Je ne me suis pas enga- gée en politique pour le plaisir ! Mais pour donner une visibilité à la minorité antillaise. C’était un constat que dans les milieux culturels, artistiques, politiques, les minorités n’étaient pas, ou trop peu représentées. Il était temps de faire évoluer les choses et, effectivement, les choses bougent. » Elle est également ambassadrice de la Fondation des femmes, après l’épéiste Laura Flessel. Cette association en passe de devenir Fondation d’uti- lité publique, lutte pour les droits des femmes et contre les violences faites aux femmes. « Lors- qu’on est une femme, il est impossible de ne pas être sensible à la cause des femmes. Et il y a encore beaucoup à accomplir dans ce domaine. C’est ainsi qu’en 2018, à l’initiative de l’actrice Aïssa Maïga, | Rendez-vous |
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw