ANFORM MARTINIQUE N107

100 | anform ! ◆ mars-avril 2023| François, 32 ans, travaille dans un bureau d’étude « Un défouloir » « Depuis la fin de la pandémie de Covid, ma vie sociale et pro- fessionnelle bat son plein et je me suis rendu compte que je n’avais plus de temps à perdre sur les réseaux sociaux. Je n’ai jamais cherché à y être visible, j’étais plutôt passif et je ne publiais rien. Facebook a marqué mes débuts sur internet. J’y ai retrou- vé les copains d’avant, mais nous n’avons pas forcément repris contact. J’ai utilisé Instagram pour regarder des trucs sympas comme des pho- tos de voyage ou des bons plans cuisine, mais je n’ai pas suivi le mouvement Twitter, TikTok... J’ai toujours essayé d’éviter les côtés négatifs des réseaux sociaux et Twitter est notamment répu- té pour être un défouloir où des personnes s’in- sultent de toutes parts. Quant à l’information, je n’allais pas la chercher sur les réseaux sociaux, c’était plutôt pour moi un divertissement que j’occupe désormais par des sorties culturelles et entre amis. » | BIEN-être ◆ Internet| L’avis de la spécialiste Janaina Fortunato, psychologue « Les réseaux ont une fonction addictive » « Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose de consommer du contenu sur les réseaux sociaux, de publier des photos et des vidéos intéressantes, et d’interagir. En revanche, l’excès de ces comporte- ments pose problème. L’utilisation excessive des réseaux sociaux augmente le niveau de stress et d’anxiété, ce qui génère fatigue, irritabilité, lassitude, mauvaise qualité de sommeil et d’image de soi. Parce qu’ils activent le système de récompense du cerveau libérant de la dopamine (hormone du plaisir), les réseaux sociaux ont d’abord une fonction addictive. Les utilisateurs sont alors susceptibles d’entrer dans un cycle de recherche d’approbation en ligne et le sentiment qu’il leur manque quelque chose. Beaucoup de gens ne comprennent pas que ce qui est montré n’est qu’une partie (et généralement la bonne) de la vie des autres. Nous devons alors fondamentalement repenser la façon dont nous les utilisons dans notre vie quotidienne. Nous devons équilibrer nos désirs et nos besoins. Cette prise de conscience peut mener jusqu’à une désinscription, si on en ressent la nécessité. » Pour ne pas devenir accro • Favoriser les vraies rencontres. • Pratiquer d’autres loisirs, comme la lecture, le jardinage, le sport en équipe... • Éviter d’utiliser les réseaux sociaux peu avant l’endormissement. • Consommer du contenu qui éveille de bons sentiments et qui est enrichissant. • Éviter de se lancer dans des discussions animées sur des sujets sensibles.

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