ANFORM MARTINIQUE N103
20 anform ! • juillet - août 2022 Q uestions Réponses Comment lutter contre la peau très sèche ? Elle tiraille, se craquèle, est rêche au toucher… Mélissa, Guyane PEAU TRÈS SÈCHE Dr Anne-Marie Garsaud, dermatologue La peau possède des glandes sébacées. Ce sont elles qui fabriquent le sébum qui sort par les mêmes pores que les poils et se répand sur la peau, pour la protéger et empêcher une trop grande évaporation naturelle de l’eau (par perspiration, c’est-à-dire évaporation à travers la peau et non élimination de l’eau par la sueur via les glandes sudorales). Le sébum est donc comme une crème hydratante naturelle. Les peaux très sèches sont soit des peaux qui ont un problème génétique (elles ont moins de glandes sébacées ou des glandes moins actives, ou un terrain atopique), soit malades (eczéma ou psoriasis), soit âgées (avec l’âge, les glandes sébacées s’atrophient et la peau devient plus sèche). Les solutions sont : • les crèmes. Pour les peaux très sèches, préférez les baumes. Ils sont plus épais et plus efficaces que les crèmes et les laits. Les émollients qui hydratent la peau agissent en empêchant l’eau de la peau de s’évaporer. Ils ne font pas entrer d’eau dans la peau. Aussi, dire “Ma peau est sèche parce que je ne bois pas assez” est complètement faux. C’est juste que les glandes sébacées ne fabriquent pas suffisamment de sébum. Plus la crème est riche en phase huileuse et en cires, et plus l’effet hydratant sera élevé ; • les savons. Ils décapent beaucoup la peau. Évitez les savons parfumés, les produits de toilette du supermarché et les savons de Marseille. Préférez les savons surgras et, dans l'idéal, des syndets (comme les huiles de douches). Je devais partir 3 semaines au Népal, mais je me suis cassé la cheville. Je suis plâtrée et en arrêt maladie. Mes congés payés préalablement posés et acceptés par mon employeur sont-ils perdus ? Mélanie, Guadeloupe ARRÊT MALADIE ET VACANCES Léa Claudet, juriste L’incidence d’un arrêt de travail sur les congés payés dépend de la date à laquelle il survient. Ainsi, si le salarié tombe malade ou se casse un bras avant son départ en congé, et qu’il est toujours en arrêt maladie au moment de son départ, il peut bénéficier du report de ses congés payés. Les jours de congés payés coïncidant avec la période d’arrêt de travail ne sont donc pas “perdus” et pourront être reportés après la date de reprise du travail dans un délai raisonnable et ce, même si la période annuelle de prise des congés, fixée par accord collectif ou à défaut par l’employeur, a pris fin. En revanche, si le salarié tombe malade ou se blesse pendant ses vacances, la première cause de suspension du contrat de travail prévalant, il ne peut en principe bénéficier d’une prolongation ou d’un report de ses congés payés. La Cour de cassation considérant que l’employeur s’étant acquitté de ses obligations, le salarié ne peut exiger le report de ses congés. Dans ce cas, les jours de congés payés sont techniquement “perdus” même si le salarié peut cumuler les indemnités journalières de la Sécurité sociale avec les indemnités pour congés payés. Si aucune disposition légale n’impose le report des congés payés, l’employeur est toutefois libre d’y consentir afin de laisser au salarié la possibilité de profiter des jours de congés dont il n’a pu bénéficier. Cette solution jurisprudentielle française est contraire à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, laquelle affirme le droit du salarié à bénéficier du report de ses jours de congés payés coïncidant avec ceux au cours desquels il est placé en arrêt maladie : « La finalité du droit au congé annuel payé est de permettre au travailleur de se reposer et de disposer d’une période de détente et de loisirs. Cette finalité diffère en cela de celle du droit au congé de maladie. »
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