ANFORM MARTINIQUE N103
16 anform ! • juillet - août 2022 de mer pour le matériel médical lourd et l’indexation à hauteur de 20 % des actes techniques. Déjà, une palette de mesures existe pour renforcer la présence médicale dans les zones sous- denses notamment les aides financières à l’installation (jusqu’à 50 000 € ) de l’Assurance maladie (une qua- rantaine de contrats signés depuis 2015 en Guadeloupe). Depuis 2017, l’État a lancé un plan d’accès territorial aux soins qui a permis un premier essor de la télémédecine, de l’exercice coordonné (sept maisons de santé opérationnelles en Guadeloupe), mais aussi de l’élargissement des délégations de tâches et des coo- pérations plus nombreuses entre professionnels. NUMERUS CLAUSUS En septembre 2018, la straté- gie Ma santé 2022 a donné une nouvelle impulsion à ce plan avec notamment l’ambition de recruter 400 médecins généralistes dans les territoires prioritaires. Depuis la rentrée 2021, le numerus clausus des études de santé est terminé. Les effets ne seront tou- tefois pas immédiats puisque la formation des médecins prend une dizaine d’années. La créa- tion, dès septembre 2023, dans les DFA, basée en Guadeloupe, d’une faculté de plein exercice, pourrait aussi devenir un levier d’attractivité. Jusqu’à maintenant, les étudiants antillo-guyanais devaient poursuivre leurs études dans l’Hexagone après les trois premières années (40 à 50 % ne revenaient pas). Désormais, ils pourront finir leur cursus chez eux. D’autres projets sont égale- ment encourageants : la livraison, en 2022, du Pôle universitaire de santé de la Martinique, un campus santé à l’horizon 2026 situé à côté du futur CHU de Gua- deloupe et un Centre hospitalier universitaire en Guyane en 2025. Ces perspectives impliquent tou- tefois la présence suffisante de personnels soignants qualifiés et disponibles pour assurer une formation de qualité aux étu- diants. “Pour le moment, les internes, aux Antilles, sont surex- ploités et travaillent dans de très mauvaises conditions, regrette Nicolas Olivier, ancien interne en Martinique. La gestion devra être améliorée pour espérer attirer de futurs médecins.” La télémédecine, une solution ? Grâce aux nouvelles tech- nologies, la télémédecine permet l’accès à distance à un professionnel de santé ou à une équipe médicale. Elle permet d’établir un diagnostic, d’assurer un suivi, de requérir un avis spécialisé, de prescrire des médicaments... En Gua- deloupe, la télé-expertise (sollicitation à distance de l’avis d’autres confrères) se pratique beaucoup à l’hôpi- tal et des téléconsultations s’organisent de plus en plus dans les pharmacies. Mais l’illustration la plus intéres- sante revient au dispositif de haute technologique (à l’arrêt en ce moment) mis en place en 2017 entre le CHU de Pointe-à-Pitre et les résidents de Marie-Ga- lante. Piloté par le Dr Mona Hédreville, spécialiste en cardiologie et maladies vasculaires, il s’agissait de proposer une téléconsul- tation cardiologique avec réalisation d’une télé- échographie robotisée. © SHUTTERSTOCK •••
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